Tous les broyeurs ne se valent pas, que ce soit en termes de rendement, de productivité ou de compacité. Sans compter qu’il existe des broyeurs adaptés pour chaque type d’application : paillage, compost, chauffage...
Couteaux ou fléaux ?
Globalement, les broyeurs à couteaux produisent des copeaux plus ou moins réguliers et fins, donc facilement valorisés en paillage ou compost. En effet, le processus de fermentation et de décomposition est bien plus actif avec un copeau calibré et fin qu’un copeau défibré et long. A la seule condition que le bois ne soit pas vert... Cependant, en présence d’un broyat de matières vertes obtenu par des couteaux, celui-ci peut être intégré dans un cycle de compostage : contrairement aux plaquettes de bois sec, il sera seulement plus long ! Le résultat souhaité (paillage, compost, BRF...) dépend donc des matériaux insérés dans la trémie d’alimentation !
De leur côté, les machines équipées de fléaux vont générer des copeaux plus grossiers en apparence, plus longs, et surtout défibrés. Les copeaux défibrés peuvent aussi être compostés après fermentation et aération du broyat.
Les fléaux vont broyer toutes sortes de végétaux : c’est leur force ! Ils tolèrent également la présence occasionnelle de corps étrangers, sans pour autant endommager les outils de coupe. Ce qui n’est pas le cas avec des couteaux fixes, qui eux, sont préconisés pour des travaux où le bois est exempt de corps étrangers, ceci afin de préserver les éléments de coupe.
Alors, couteaux ou fléaux ? Il est possible, sur certaines machines, de remplacer les fléaux par des couteaux. De plus, couteaux et fléaux peuvent aussi être combinés. A la différence d’un simple rotor à fléaux, la présence de couteaux assure un rendement optimal pour le broyage du bois. La présence des marteaux assure le défibrage de tous types de déchets verts, tout en maximisant la durée de vie des couteaux. Les rotors mixtes génèrent des broyats utilisés souvent comme BRF.
Quant à la production de plaquettes de chauffage, la question est plus délicate. Un système à couteau sera préférable dans la plupart des cas. Mais la question principale est la suivante : quelle taille de plaquette est voulue ? Les chaudières sont généralement limitées dans ce qu'elles peuvent accepter par la vis d'alimentation, mais plus la plaquette est ‘grossière’ et meilleure est son rendement. D’où l’intérêt d’obtenir des copeaux calibrés, par l’intermédiaire d’un jeu de grilles.
Puissance...
En théorie, la taille des copeaux peut atteindre jusqu’à 25 mm, pour un diamètre d’admission de branches de l’ordre de 20 à 30 cm pour des chantiers d’élagage en bordure de routes. Certains équipements, appelés ‘déchiqueteuses’ acceptent même des billons d’un mètre de diamètre, principalement dans le cadre de coupes forestières. Dans ce cas, le broyage par tambour est indispensable. Les copeaux ainsi obtenus seront alors valorisés en compost ou en biocombustibles. A noter : un broyeur puissant ne produira pas forcément un broyat plus grossier ! En effet, cela dépendra, en partie, des outils de broyage, mais aussi de la vitesse des rouleaux d’amenage.
... et rendement
Pour la production de plaquettes ou de compost, les rendements varient de 6 à 80 m3/h selon les modèles. Les plus performants frôlent même les 400 m3/h ! Tout dépend du volume de déchets verts que la collectivité doit gérer à l’année. Outre le rendement, la collectivité doit aussi s’interroger sur ses capacités à stocker et transporter le broyat (bennage)..., mais ça, c’est un autre problème !