Lorsqu'une collectivité se lance dans un projet de construction de centre équestre, il est essentiel d'établir un programme complet et cohérent. Pour cela, il est conseillé de se faire aider par un programmiste généraliste, voire spécialisé si possible. L'objectif est de les conseiller sur différents éléments : le choix du site, les dimensions de la structure selon les souhaits du maître d'ouvrage (le nombre de boxes, les différentes aires d'exercices, le niveau de concours accueillis …) ou encore les espaces spécifiques (implantation de la fumière, aménagement des paddocks…). En outre, ce rôle consiste également à proposer au maître d'ouvrage un coût d'investissement global, comprenant l'étude préliminaire, l'étude géotechnique, les bureaux d'études complémentaires (structure, fluides…) ou encore les VRD. L'ensemble de cette partie représente un coût compris entre 15 et 18 % en plus des travaux, il faut donc ne rien oublier. Un calendrier prévisionnel est également établi, des esquisses jusqu'à la réception des travaux.
Les particularités d'un manège…
Au niveau des dimensions, la largeur minimum d’un manège doit permettre à un cheval de tourner dans de bonnes conditions pour le travail qui lui est demandé. Les dimensions les plus courantes sont :
• 15 x 30 m pour l'accueil de poneys ;
• 20 x 60 m pour les exercices polyvalents avec des poneys, des chevaux et les compétitions de petits niveaux ;
• 25 x 65 m pour les compétitions, notamment de dressage ;
• 35 x 70 m pour les manèges olympiques.
La hauteur varie avec les dimensions au sol et la pente que doit avoir la toiture. Mais il est indispensable de toujours conserver, à l’aplomb du pied du pare-bottes, une hauteur libre d’au moins 4 m. Dans le cas d'une toiture horizontale, il faut compter 5,5 ou 6 m.
En outre, la présence de pare-bottes est essentielle dans un manège. Son but est d’amortir les chutes du cavalier et d’éviter que celui-ci se fasse écraser contre le mur. Son autre fonction est d’éloigner le cheval du mur afin que le pied du cavalier ne se retourne pas. Il n’existe pas de normes réglementaires pour les pare-bottes mais juste des recommandations. Par exemple, il doit être réalisé sur toute la périphérie du manège, avec une hauteur de 1,35 à 1,50 m, avec une largeur de 45 à 60 cm au niveau de la piste et une inclinaison vers l’intérieur faisant un angle de 15 à 20 degrés.
… et celles d'une carrière
A l'image des manèges, les carrières peuvent être de différentes dimensions : de 20 x 60 m pour une aire classique, de 60 x 90 m pour accueillir des compétitions de sauts d'obstacles et de 50 x 110 m pour les compétitions d'attelage.
Le public autour d’une carrière doit être derrière les lices. Lors d’une épreuve officielle de dressage, le public ne doit pas être à moins de 10 m du bord de la piste, pour le règlement français, la distance est portée à 20 m au niveau international. Elles sont généralement en bois, mais de plus en plus en PVC, pour des raisons de sécurité et une facilité d’entretien. Conçues pour apporter une sécurité maximale, les lices mesurent 1,20 m de haut, avec un niveau intermédiaire à mi-hauteur, et ne doivent pas disposer de poteaux saillants.
Les caractéristiques techniques du sol sportif
Les concours les plus prestigieux disposent souvent d'un sol en gazon naturel, mais c'est très rare, à cause de la faible utilisation nécessaire pour la repousse du gazon entre deux concours et de l’entretien conséquent. Ce type de sols est souvent construit selon a norme NF P 90 113. La grande majorité des structures équestres sont équipées de sols sablés. Il n'existe pas de norme spécifique, mais des recommandations techniques malheureusement peu appliquées. Deux grands types de construction sont utilisés : les sols perméables et les sols imperméables. Pour les premiers la granulométrie des sables est comprise entre 100 et 300 microns. La couche de travail de 12 à 15 cm d’épaisseur laissant passer l'eau, il est donc nécessaire d'installer en partie inférieure une couche drainante de cm 15 et un réseau de drains. Pour les seconds, la granulométrie des sables est comprise entre 60 et 120 microns. La couche de travail sera de 12 à 20 cm d’épaisseur. Il faut dans ce cas mettre en place une pente de surface de 1,5 % et un réseau de drainage périphérique afin que l'eau s'évacue facilement en gravitaire. En moyenne, il faut compter entre 35 et 65 euros HT/m2 pour un sol équestre, si le fond de forme possède déjà une portance idéale.
Les opérations d'entretien
Le type d’entretien et le choix du matériel nécessaire sont déterminés en fonction du sol en place : perméable / imperméable, fibré / non fibré et du niveau de pratique. Lors des séances, les passages répétés des chevaux, sur la piste creusent un sillon qu'il faut absolument niveler tous les jours, pour conserver une épaisseur de sable homogène. C'est la même chose sur les zones d'appel et de réception des obstacles. Sur les carrières en sable imperméable, le maintien des pentes est fondamental. Chaque année en fonction de l’importance des déformations, le passage d’une niveleuse peut s’avérer nécessaire. Il est aussi indispensable d’enlever le bourrelet de sable sous la lice, qui empêche souvent l’évacuation de l’eau et transforme la piste en marécage". Il est également important de faire un apport de sable complémentaire lorsque l’épaisseur n’est plus suffisante. A terme, la qualité d'un sol équestre dépend essentiellement de la régularité de l'entretien mécanique et de l’arrosage (c’est l’eau qui évitera d’avoir un sol fouillant). Le râteau mécanique Perfecto 95 d'Hégé Sols Sportifs est un exemple de machine pouvant être utilisée.