Les sols sont essentiels pour nos écosystèmes en remplissant un rôle important dans le cycle du carbone, en stockant et en filtrant l’eau et en améliorant la résilience face aux inondations et aux sécheresses. En plus de contenir 25 % de la biodiversité mondiale, les sols sont aussi le support de nos activités humaines, de nos villes et surtout de la végétation qui nous entoure. Cependant, en ville, ils sont trop souvent artificialisés, limitant alors les échanges gazeux et liquides avec l'air et augmentant l'effet de ruissellement lors de pluies. De plus, trop peu de personnes prennent en compte leur potentiel car ils sont souvent hétérogènes et pauvres en éléments nutritifs. Pourtant, de nouvelles pistes existent pour valoriser les sols en place en évitant alors la consommation des ressources naturelles et agricoles et en favorisant un sol vivant, gage d'une ville résiliente et en bonne santé.

Les sols rendent de précieux services éco-systémiques, en considérant notamment l’association végétal/sol : 

• régulation de la qualité de l’air : captage des particules en suspension ;
• régulation du climat local et des îlots de chaleur urbain : un sol nu ou planté rafraîchit l’air par la quantité d’eau qui s’évapore de celui-ci, au contraire d’un sol en enrobé qui présente également un albédo plus faible et donc un plus grand stockage de chaleur ;
• régulation du climat global : stockage du carbone ;
• régulation des inondations : infiltration des eaux dans le sol, principe de désimperméabilisation des sols pour également recharger les nappes souterraines ;
• purification et filtration de l’eau : les sols stockent des pollutions organiques des eaux de ruissellement que des végétaux pourront participer à capter ; 
• régulation de l’érosion : un sol de bonne qualité tiendra mieux à l’érosion qu’un sol pauvre ;
• habitat pour la biodiversité : comme dit plus haut, 25 % de la biodiversité mondiale est contenue dans les sols ;
• production alimentaire : support des cultures mais aussi de l’agriculture urbaine qui se développe aujourd’hui, question de santé publique ;
• approvisionnement pour le végétal : socle de la végétation qui apporte une dimension esthétique à la ville ;
• production énergétique : source de biomasse ;
• portance des sols : supports des bâtiments, parkings, voiries et autres infrastructures.

Toutes ces valeurs d’un sol sont donc à prendre en compte pour réaliser des aménagements urbains durables et économes, résilients face au changement climatique et respectueux de l’environnement. 

L'histoire de la formation des villes, entre constructions et déconstructions successives, a conduit à des sols déséquilibrés, hétérogènes et pauvres que l’on remplace depuis des décennies, voire des siècles, par des apports de terres végétales, c’est-à-dire les couches superficielles de sols agricoles, sains et fertiles. Face au constat environnemental et économique actuel particulièrement alarmant, « faire avec les sols en place » est une nécessité. Leur prise en compte dans les aménagements urbains peut permettre d’optimiser les services écosystémiques indispensables aux sociétés humaines. Ainsi, il s'agit de désimperméabiliser les surfaces et de "reconstruire des sols", c'est-à-dire améliorer la qualité du sol en place, notamment par l’apport d’amendement organique ou par les techniques de biodynamisation ou de mycorhization des substrats qui développent, par la même occasion, la vie du sol.

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