Les champignons mycorhiziens ont la capacité de s’associer dans un cadre symbiotique avec les racines d’une plante pour former un organe spécifique appelé ‘mycorhize’. C’est une symbiose mutualiste, dont chacun des protagonistes tire parti de cette association.
Deux types de mycorhizes sont référencés :
- les ectomycorhizes, qui forment un manchon autour des radicelles des espèces ligneuses ;
- les endomycorhizes, dont le développement des hyphes se réalise à l’intérieur des racines chez quasiment toutes les espèces végétales, à quelques exceptions près.
INTERETS
L’engouement actuel pour l’utilisation de biostimulants à base de mycorhizes notamment a mené à la création d’un bon nombre de sociétés produisant des bactéries et des champignons aux vertus profitables pour la croissance des arbres. Des études scientifiques le prouvent. Par exemple, il faut savoir que la surface absorbante des hyphes mycorhiziens est environ 10 fois plus efficace que celle des poils absorbants des racines et environ 100 fois plus efficace que celle des racines (Jones et al. 2009). Les arbres correctement fertilisés optimisent ainsi leur croissance.De leur côté, en 2010, Thonar et al. ont comparé trois espèces de champignons mycorhiziens arbusculaires (CMA) et observé que les Glomus intraradices, Glomus claroideum et Gigaspora margarita étaient capables d’absorber et de livrer du phosphore aux plants à des distances maximales respectives de 10, 6 et 1 cm des racines.
Autre atout, scientifiquement démontré : les plants avec une symbiose mycorhizienne présentent une meilleure conductivité hydraulique et un taux de transpiration réduit en situation de sécheresse. Cette propriété peut être expliquée par leur capacité à mieux réguler leur niveau d’ABA et plus rapidement que les plants sans symbiose mycorhizienne. Cela établit un meilleur équilibre entre la transpiration de la feuille et le mouvement de l’eau dans les racines en situation de sécheresse (Aroca et al. 2008).
QUESTION DE COMPATIBILITE
Tous les champignons (et bactéries) qui se développent en association avec une plante n’ont pas forcément un intérêt pour sa croissance… Ce serait trop beau. Il faut s’assurer de prendre des champignons mycorhizien compatibles avec l’espèce végétale. Un Champignon Mycorhizien Arbusculaire (CMA) ne sera donc pas compatible, par exemple, avec un chêne ou un sapin.
Concernant l’efficacité, certaines souches, même s’elles colonisent bien la plante, n’auront que peu d’effet sur la croissance. Elles sont alors qualifiées d’opportunistes. Certaines autres couches auront au contraire un effet bénéfique sur la croissance et/ou le rendement. Les souches commercialisées par les entreprises appartiennent bien entendu à cette seconde catégorie. Par exemple, le Glomulus intraradices s’est avéré un super champignon dans diverses études et, jusqu’à présent, des expériences menées sur le terrain ont démontré qu’il était égal ou supérieur aux mélanges d'autres champignons.
L’idéal serait donc d’identifier la ou les meilleures souches pour un certain cultivar de plantes, poussant dans un type de sol défini et dans une zone climatique précise, mais ceci mènerait au développement d’une multitude de produits et une élévation importante du coût pour les producteurs, ainsi qu’une logistique d’utilisation plus compliquée pour ce dernier. Une souche généraliste donnant de bons rendements dans la majorité des situations devient alors préférable. La tendance actuelle serait le développement de co-inculants, où différents organismes agissent en synergie.