Pour s’inscrire pleinement dans la transition écologique portée par le gouvernement et dans la logique du plan Ecophyto 2, la FNPHP (Fédération Nationale des Producteurs de l’Horticulture et des Pépinières) lance une importante campagne de communication participative pour faire accepter aux consommateurs, grand public, professionnels ou collectivités, les petits défauts des végétaux d’ornement. Comme un légume un peu taché, est-ce en effet si grave qu’une feuille soit légèrement brunie ou tachée par la présence d’un acarien inoffensif pour la biodiversité ?
Les producteurs français des végétaux d’ornement
Alors que la FNPHP œuvrait en mai dernier pour que le secteur horticole français bénéficie d’un plan de soutien de la part de l’État face aux conséquences du confinement, celle-ci en a aussi profité pour développer une campagne de valorisation des démarches vertueuses engagées par des producteurs de végétaux français. En créant le nouveau nom « Les producteurs français des végétaux d’ornement », la FNPHP souhaite que les horticulteurs et les pépiniéristes puissent se faire entendre haut et fort, pour une production raisonnée de végétaux cultivés en réduisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques, plus respectueuse de l’environnement.
« Les producteurs français de végétaux » ne représentent pas moins de 3 000 entreprises de production, à l’origine de près de 18 000 emplois directs. Ce nom commun permet donc de faire passer un message clair et unificateur pour la filière de production végétale.
Une campagne digitale #nosplantes
Comme les collectivités et les entreprises de paysage, les entreprises font évoluer leurs pratiques, notamment en appliquant les principes de la Protection Biologique Intégrée (PBI). Leur démarche implique une acceptation plus grande de certains ravageurs ou de leurs conséquences, mais aussi la diminution de la lutte contre des insectes ou des maladies ayant un faible impact sur les plantes. Ce changement de pratique s’inscrit en ligne de mire de l’extension de la loi Labbé au 1er juillet 2022. A ce titre, la CDC Biodiversité a publié un guide « Le Zéro Phyto dans nos lieux de vie : solutions et mise en œuvre » pour
accompagner l’extension de la loi Labbé.
Moins de phyto, plus de naturel !
La communication lancée par la FNPHP vise à expliquer que « les plantes, fleurs et arbres qui ont été conduits de façon raisonnée, sont régulièrement refusés par l’aval de la filière car ils présentent des atteintes d’insectes ou de maladies ». Un puceron sur une feuille, une tache ou un trou restent en effet, surtout pour le grand public, annonciateur d’un jardin en mauvaise santé.
Mais c’est méconnaître la capacité de la nature à se réguler naturellement. Il est donc urgent d’expliquer aux consommateurs que « les plantes ne sont pas des objets aseptisés mais des êtres vivants, porteurs de biodiversité ! ».
Ainsi, un kit de communication est à disposition des professionnels de la filière du végétal : il est composé d’une fiche explicative, de visuels pour les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Linkedin) et d’une série de vidéos. La première, animée par Denis Forge, directeur des Pépinières de la Bambouseraie, traite de l’acarien du bambou, organisme naturellement régulé par d’autres acariens prédateurs.
Des supports que peuvent aussi s’approprier les collectivités pour sensibiliser leurs habitants à des pratiques plus respectueuses de l’environnement !