Les principales caractéristiques variétales recherchées sont les suivantes : résistance au piétinement et à l’arrachement, capacité de régénération, densité et consistance de la feuille, résistance à la sécheresse, au froid, aux maladies... Mais ce n’est pas tout, à l’heure actuelle, le développement durable fait partie intégrante de la sélection. Il a pour objectif de limiter l’entretien en réduisant les apports d’engrais, les déchets de tonte, l’arrosage et même l’empreinte carbone, sans pour autant négliger les performances des gazons. Les responsables du Comité Technique Permanent de la Sélection (CTPS) font d’ailleurs évoluer le catalogue en ce sens. C’est ce qui explique que depuis quelques années les variétés sont caractérisées par leur comportement en fonction des conditions climatiques. On connaît désormais le comportement d’une variété selon plusieurs zones climatiques différentes (océanique, méditerranéenne, subocéanique et subcontinentale, nordique et continentale).
RAY-GRASS ANGLAIS
C’est la graminée la plus utilisée sur des terrains sportifs. Elle résiste à l’arrachement, au froid, s'installe rapidement (même au-delà de 3 °C), concurrence naturellement d'autres espèces... Aujourd’hui, la recherche a permis d’aboutir à des variétés à forte densité. Cette graminée supporte aussi les tontes rases à l'hélicoïdale, jusqu’à 15 mm ! Et son caractère ‘peu poussant’, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, limite les interventions. Avec des variétés récentes, d’après les semenciers, on constate des économies allant jusqu’à 30 % (tontes, engrais, carburant...) par rapport à des variétés plus anciennes. Par ailleurs, avec un arrosage raisonné, inférieur à 30 % des volumes apportés habituellement, la génétique et les performances des gazons à base de ray-grass seraient les mêmes. Donc inutile de sur-arroser ! Actuellement, des semenciers privilégient aussi des génétiques américaines, qui confèrent à l’espèce un limbe plus épais, et donc, plus résistant aux agressions. D’autres ont développé un ray-grass ‘traçant’, qui s’auto-répare rapidement à la moindre agression. Inconvénients des ray-grass anglais : leur sensibilité au fil rouge, aux fortes chaleurs, leur manque de pérennité et leur domination sur les autres graminées.
FETUQUE ELEVEE
La fétuque élevée résistent à la sécheresse et à l’ensoleillement. Cette faculté permet aux professionnels d’utiliser cet atout dans la lutte contre le pâturin annuel, qui lui, est très sensible au manque d’eau. Par ailleurs, elles sont résistantes aux piétinements et s’adaptent à tous les types de sol. Il faut également souligner la qualité de leur coloration. Points faibles : la densité, médiocre, et l’implantation, relativement lente.
Et la fétuque rouge ? Esthétique, la fétuque rouge pousse très lentement, ce qui en fait une graminée de choix pour réaliser des économies d’entretien. Elle tolère également l’ombre. Points faibles : son manque de résistance au piétinement, sa sensibilité à certaines maladies...
PATURIN DES PRES
Le pâturin des prés est intéressant à plusieurs titres. Il contribue à densifier le gazon avec une faculté de régénération importante grâce à ses rhizomes et une bonne résistance à l’arrachement. Attention : bien qu’il soit résistant à la chaleur, il est gourmand en eau et en éléments nutritifs. Autres inconvénients : la lenteur de sa croissance, qui imite toutefois les opérations de tonte, sa production de feutre (si la tonte n’est pas ramassée !) et sa résistance moyenne aux piétinements intensifs.
CYNODON DACTYLON ET ZOYSIA TENUIFOLIA
Très résistant aux piétinements et aux maladies, le cynodon pousse également très peu, ce qui limite, encore une fois, les tontes. Toutefois, il jaunit dès que les températures descendent en-dessous de 20 °C. Quant au Zoysia, cette petite graminée originaire d’Asie, plus précisément des Iles Mascareignes d’où elle tient son nom (gazon de Mascareignes), elle forme un tapis très dense et d’un vert assez vif, et possède la particularité de jaunir en hiver à partir de – 4 °C pour reverdir ensuite jusqu’aux premières gelées. Toutefois, ce comportement, à l’opposé des gazons traditionnels et qui fait toute la force de ces graminées, ne concerne pas l’ensemble des espèces. L’espèce tenuifolia n’engendre pas d’effet paillasson quand les températures baissent, contrairement aux Zoysia japonica.
Le gazon idéal n'existe pas. Toutefois, mélangées entre elles, les espèces et variétés à gazon présentent un haut degré de résistance et génèrent inévitablement des économies d'entretien.