La précédente norme NF P90-100 concernant les pistes d’athlétisme et aires d'élan avec revêtement de surface en matériau synthétique datait de 2008. Après 5 ans de travail de la part de la commission « Athlétisme » de Fédairsport (en collaboration avec l’Afnor), la nouvelle norme est entrée en vigueur depuis janvier dernier.
Précisions concernant le module de richesse
L’une des premières modifications concerne le module de richesse, c’est-à-dire l’épaisseur de la pellicule de liant enrobant le granulat au niveau de l’enrobé. Il existait des problèmes de fabrication, avec des incertitudes sur la précision des mesures, entraînant des situations de blocages sur certains chantiers, voire des contentieux. Des précisions ont donc été apportées : concernant la conception de la formule ainsi que le contrôle de la part du maître d’œuvre. Par exemple, celui-ci doit valider la formule avant les travaux et, une fois mise en œuvre, vérifier sa conformité en fonction de la formule d’origine.
Un meilleur contrôle des revêtements
Jusqu’à présent, la norme demandait de contrôler la composition des revêtements en fonction des échantillons d’origine, fournis par l’entreprise lors de leur mise en service et contrôlés par un laboratoire. Or, certaines difficultés apparaissaient si le laboratoire qui avait contrôlé les échantillons n’était pas celui qui vérifiait la qualité des revêtements in situ. Il a donc été décidé que les sociétés doivent désormais fournir une fiche technique avec des éléments précis pour chaque produit, à l’image de ce qui se fait déjà dans de nombreux secteurs, comme dans le bâtiment par exemple.
Rénovation : des éléments de diagnostic indispensables
Des précisions ont été apportées concernant le diagnostic nécessaire lors de la rénovation d’une piste. A présent, la norme précise l’ensemble des éléments indispensables à transmettre par le maître d’ouvrage : la nature des enrobé, la qualité du support, la résistance à l’arrachement, le niveau de glissance et d’amortissement… En l’absence de diagnostic précis, il est clairement indiqué l’hypothèse que doit prendre en compte l’entreprise avec les travaux à effectuer. Dans le cas où ce ne serait pas la bonne solution pour la piste en question, les éventuels disfonctionnements seront à la charge du maître d’ouvrage.
Par ailleurs, toujours dans le cadre d’une rénovation, les différentes solutions techniques sont désormais présentées, avec l’ajout des différentes étapes pour réhabiliter un revêtement préfabriqué.
Modification de la pente des demi-lunes
Auparavant, la norme demandait une pente maximale de 0,4 % mais ce n’était pas toujours suffisant : cette faible pente entraînait de difficultés pour évacuer l’eau, provoquant des stagnations et donc empêchait une pratique optimale. Désormais, la pente maximale est de 0,6 % pour favoriser un meilleur écoulement des eaux, sans gêner la pratique des athlètes. Tout est une question de compromis.
Cette nouvelle norme étant en vigueur depuis le 1er janvier 2021, les marchés publics publiés après cette date doivent donc la respecter, ce qui n’est pas le cas des chantiers ayant débuté ce début d’année dont la signature ont eu lieu avant son entrée en vigueur.