Combiner les moyens de lutte
La pyrale du buis, le lépidoptère Cydalima perspectalis, est un papillon nocturne dont les chenilles raffolent des feuilles de buis, entraînant alors, en quelques jours seulement, leur défoliation complète, voire leur mort. La pyrale reprend son cycle d’activité dès 18°C, soit environ vers mi-avril, et peut donner naissance à 2 à 3 générations dans l’été. Pour une lutte efficace, il faut agir de manière privilégiée sur les chenilles en combinant les différentes méthodes de lutte à disposition, présentées dans la 20e édition du Guide phytopharmaceutique en JEVI et des 3D.
Méthodes de lutte : piégeage, macro-organismes…
- insecticide de biocontrôle UAB à partir de pyréthrines d’origine végétale (extraits de fleurs) d’huile de colza, le Spruzit® EC PRO de Compo Expert. Comme l’explique Stéphane Grolleau, chef de marché Espaces verts, « l’association de ces deux substances actives offre une grande polyvalence et efficacité sur les stades adultes, larves et œufs de la pyrale et autres ravageurs. A appliquer dès l’apparition de chenille défoliatrice, il agit par contact et asphyxie » ;
- lutte par confusion sexuelle avec le Box T Pro Press®, produit de biocontrôle UAB développé par M2i Life Sciences et distribué par Syngenta. A l’aide d’une petite pompe manuelle, la phéromone est déposée au cœur du buis, deux fois par an, en amont des périodes de vols des pyrales (avril-mai et juillet-août). Cette solution de biocontrôle UAB permet la saturation de l’air en phéromones et empêche alors l’accouplement ;
- piégeage de masse, par exemple à l’aide du piège Funnel associé aux capsules de phéromones dédiées Box T Pro Caps® de Syngenta. Ou grâce au piège sec BUXatrap® proposé par Koppert, développé, validé et breveté par l’INRA. A poser mi-mars, ce piège est également efficace sur la processionnaire du pin et du chêne. Nufarm propose également un piège couplé aux phéromones Cydalima perspectalis d’agrégation spécifiques à la pyrale du buis, d’une durée d’action de 60 jours ;
- utilisation d’un insecticide de biocontrôle à partir de bactéries type Saccharopolyspora spinosa, le Conserve, UAB, proposé par Nufarm. Comme tout produit phytopharmaceutique, le traitement doit être réalisé par temps sec, avec pas plus de 2 applications/an, au cours des deux premiers cycles ;
- utilisation d’un insecticide de biocontrôle à partir de bactéries type Bacillus thuringiensis sp. kurstaki, seulement efficace sur les chenilles, à l’image du Bactura DF de Koppert France. « Deux à trois applications doivent être réalisées par an, en mouillant le cœur du buis de bas en haut, au moment des vols de pyrale, soit en mi-mars/avril, en juillet/août et même parfois en septembre » ajoute Adeline Infray, responsable Marketing & Communication chez Koppert. Sans oublier le produit de biocontrôle UAB Scutello DF de Biobest ; - application de nématodes auxiliaires, à l’instar de ce que propose le Capsanem de Koppert. Les nématodes sont agrémentés de l’adjuvant naturel Squad (adjuvant distribué par Nufarm), qui permet une meilleure efficacité ;
- le lâcher de trichogrammes (macro-organismes) qui sont de petits insectes parasitant les œufs de la pyrale du buis. « Le traitement est à réaliser au moment de la ponte en avril, en juin-juillet, voire en septembre, afin de diminuer la concentration de larves » conseille Biobest.
Voici donc plusieurs solutions de biocontrôle pour lutter contre ce ravageur qui met en danger les buis de nos jardins et des parcs historiques patrimoniaux.