Rien qu’en plantant 10 % de végétation supplémentaire, les îlots de chaleur seraient réduits de 0,6 °C en moyenne. Par ailleurs, des sondages révèlent que par temps chaud, les citadins se sentent mieux dans les espaces verts. Logique, car un parc est plus ‘frais’ que le centre de la ville. Des écarts de température de plus de 5 °C sont observés, en raison de l’ombre que les arbres procurent. L’effet rafraîchissant des parcs s’étend aussi jusque dans les quartiers avoisinants, dans un périmètre de 700 mètres. Pour limiter le réchauffement d’une rue, le triptyque arbres, massifs côté rue et façades végétalisées est très efficace, au point de réduire les températures de 2 °C au niveau des piétons.
EFFICACIETE PROUVEE DE L'ARROSAGE
Avec un arrosage suffisant, le verdissement des villes permet d’abaisser la température de 3 à 5 °C à un instant et une hauteur donnés (Source : EPICEA, Météo France). Un phénomène localisé qui s’explique : en absorbant l’énergie calorifère de l’air urbain pour passer à l’état gazeux au cours de la photosynthèse, l’eau contenue dans les végétaux réduit la température ambiante. Cet effet exothermique est d’autant plus sensible que l’air est sec et les végétaux arrosés de manière optimale. Toutefois, le végétal devra avoir accès à l'eau de façon naturelle ou artificielle. Dans le dernier cas, il faudra veiller à connaître les fondamentaux en arrosage pour apporter les justes quantités d'eau.
Tous les types de végétaux sont concernés, bien que les arbres à grandes feuilles caduques, dont la reprise après plantation a été assurée par des techniques d'arrosage, permettent de créer des îlots de fraîcheur en été. A ce sujet, les travaux de thèse de Cécile de Munck ont notamment démontré que les espaces verts composés à 40 % d’arbres sont généralement plus efficaces pour améliorer le confort thermique que ceux composés à 100 % de végétation basse, type gazon. Par ailleurs, et contre toute attente, même si les toitures végétalisées et irriguées jouent un rôle indéniable dans l’isolation thermique, la thèse a démontré qu’elles ont un effet limité dans le rafraîchissement du micro-climat (environ 0,5 °C à hauteur de piéton) par rapport aux espaces verts conventionnels.
Aussi, il suffit de 33 % d’arbres dans la composition d’un espace vert pour espérer un rafraîchissement local de l’ordre de 1 °C. Une tendance susceptible d’évoluer en fonction des modalités et du timing d’arrosage (goutte-à-goutte et arrosage diurne). Cependant, mieux vaut un gazon monospécifique bien arrosé, qu’un alignement d’arbres en manque d’eau ! Au final, le rafraîchissement des villes est bien une question de conception paysagère mais aussi de gestion des espaces verts. Un couvert engazonné et irrigué, qui génère 4,5 L d’eau/m2/jour dans des conditions d’arrosage optimales, est beaucoup plus efficace qu’un tapis de sedums ! Mais alors, que faire dans les villes du Sud de la France, là où les essences méditerranéennes, peu gourmandes en eau et donc peu transpirantes, sont privilégiées dans les compositions ? On pourrait imaginer, à juste titre, que des végétaux au contraire gourmands en eau, ayant un impact réel sur la température locale, ont leur place dans des espaces verts ‘arrosés’. Tout repose sur l’origine de l’eau : mieux vaut en effet arroser avec de l’eau de pluie ou de forage qu’avec l’eau du réseau.
Bibliographie :
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