Il n’existe pas que des projets de construction ou de réhabilitation de piscine publique à 15 ou 20 millions d’euros, voire plus. Parfois, il est possible de mener à bien des chantiers avec une enveloppe budgétaire modeste. Les demandes pour ce type de projet sont assez récurrentes de la part des intercommunalités de petite taille (environ 10 000 habitants, voire moins). En effet, pour certaines collectivités, il n’est pas simple d’investir dans une piscine, d’autant plus qu’il faut prendre en compte le coût de fonctionnement annuel qui représente une somme importante et être certain de pouvoir l’assumer tout au long de la durée de vie de l’établissement.
Le rôle primordial des AMO
Si le travail d’accompagnement d’un assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) est toujours précieux dans le cadre d’un projet de centre aquatique, il l’est d’autant plus lorsque le budget est contraint. Il doit conseiller au mieux la collectivité et ne pas la laisser « rêver » à un équipement avec plusieurs bassins et diverses options. L’étude de faisabilité permet de comparer la réalité des besoins d’un territoire avec les moyens humains et financiers dont dispose le maître d’ouvrage. L’AMO réalise un diagnostic complet de l’équipement, le tout en apportant les solutions en différents scénarios : généralement avec une solution économique, une intermédiaire et une dernière considérée comme la meilleure car elle apporte à la fois le confort, la qualité et la durabilité. Et parfois, après la livraison de cette analyse, certains élus indiquent qu’ils n’ont pas le budget nécessaire et le projet s’arrête, définitivement ou temporairement, dans la recherche de solutions alternatives.
La nécessité de faire des choix
Avec un budget modeste, le maître d’ouvrage ne pourra pas réaliser une multitude de prestations et il faudra qu’il effectue des choix en fonction de ses priorités. C’est à l’AMO de bien lui faire comprendre cette problématique et ce n’est pas toujours simple…
Selon le budget de la collectivité, il est essentiel de distinguer les travaux incontournables et les améliorations de confort. Les priorités concernent surtout les travaux réglementaires, le traitement de l’air et de l’eau ou encore les économies d’eau. En effet, les vieilles piscines peuvent consommer jusqu’à 300 L/j/baigneur et avec quelques travaux il est possible de descendre entre 150 et 200 L : une économie non négligeable. De même, avec un budget contraint, il est préférable de miser sur la modularité d’un bassin (avec un fond mobile sur une partie par exemple) car il ne sera pas possible d’en construire deux.
A l’inverse, certains choix techniques ou stratégiques impactent directement le coût d’exploitation : il est indispensable d’en mesurer les impacts non seulement sur les coûts énergétiques et autres charges, mais aussi sur l’attractivité et la fréquentation, et donc sur les recettes. Dans tous les cas, il ne faut jamais perdre de vue les objectifs prioritaires du projet et le budget établi !
Avec un budget limité, le maître d’ouvrage doit effectuer les bons compromis et être vigilant sur les choix stratégiques et techniques. Néanmoins, en étant bien accompagné, il est tout à fait possible de réhabiliter ou construire une piscine de qualité.