Jamais une discipline sportive en libre accès 24 h/24 et 7 jours/7 n’aura autant suscité l’intérêt des jeunes générations, qui accordent une place importante à l’image du corps et à l’art de se surpasser, se défouler... A tel point que le streetworkout (SWO), plutôt réservé aux élites, fait aujourd’hui jeu égal avec les aires de fitness, accessibles à tous.
DES SPOTS ATTRACTIFS
Les aires de SWO s’installent partout, sans terrassements lourds, si ce n’est la confection de plots en béton de 50 x 50 x 90 cm sur lesquels sont vissés les différents agrès (barres de traction, parallèles, de dips...). Inutile également d’un permis de construire pour les entreprises en charge des travaux, hormis, selon les sites d’implantation, une Déclaration d’Intention de Commencement de Travaux (DICT) afin d’identifier la présence de réseaux souterrains. Une fois l’aire SWO sortie de terre, il n’est pas nécessaire non plus de recourir à un bureau de contrôle, comme l’exige, par exemple, les aires de jeux pour enfants.
Dans les faits, ces espaces sportifs s’intègrent plus facilement dans les parcs et/ou à proximité d’un équipement sportif existant (terrains multisports, gymnases...). Lieux de prédilection ? Les quartiers dits ‘sensibles’, au pied des immeubles. Là, les aires de SWO sont de formidables spots d’attractivité pour les jeunes. Ces sites, où les performances sportives constituent un véritable spectacle, renforcent, de fait, les liens sociaux. « A l’origine, le SWO vient de la rue. C’est une activité pratiquée dans les ghettos, les prisons... » évoque l'entreprise Pro Urba, qui installe aussi de nombreuses aires de SWO dans l’espace public. Et d’ajouter : « cette discipline est naturellement ouverte à tous. C’est donc avant tout un lieu facilement accessible pour qu’une communauté puisse s’y retrouver. C’est à la fois un espace sportif et un lieu convivial, où se rejoignent et se défoulent ados et adultes, athlètes entraînés et sportifs moins expérimentés. Les valeurs sportives de partage et d’entraide sont omniprésentes ». En intégrant des aires de SWO, les services techniques des collectivités améliorent ainsi l’image de certains quartiers.
SURFACE MINIMALE
Aux dires des constructeurs d'équipements de street workout, la surface minimale requise pour une aire de SWO est de 50 m². Cependant, une surface de 100 et 150 m² est idéale afin d’installer plusieurs agrès et laisser une zone d’évolution suffisante pour favoriser les figures, propres à la discipline (drapeau, sortie acrobatique...). Au-delà de 200 m², l’aire de SWO est plus que complète : entre 30 et 40 pratiquants peuvent ainsi évoluer ensemble sur un seul et même lieu. Dans tous les cas, les aires de street workout sont prises d'assaut, luttent contre la sédentarité et aujourd'hui, dynamisent les quartiers.