Suite au rapport de la Cour des comptes en 2018 et la crise sanitaire, dans son numéro d’octobre de « Cap sur… », l’Observatoire des Finances et de la Gestion publique Locales (OFGL) s’est penché sur le sujet du coût de fonctionnement des piscines communales et intercommunales en régie directe. Les chiffres recensés concernent les années 2019 et 2020.
Des coûts importants de fonctionnement
Sans surprise, les dépenses de fonctionnement sont très majoritairement (63 % pour les communes et 59 % pour les intercommunalités) constitués de frais de personnel. Ils sont suivis par le poste « énergie/chauffage » (15 et 18 %), « l’eau/assainissement » (8 et 6 %).
En moyenne, le coût de fonctionnement des piscines est estimé à 1 073 €/m2/an pour les communes et 1 263 €/m2/an pour les intercommunalités. Ces chiffres n’incluent pas le coût d’amortissement des équipements. Toutefois, il existe de grandes disparités selon les cas : par exemple, 25 % des communes ont un coût inférieur à 526 €/m2/an alors que 25 % mentionnent un coût supérieur à 1 643 €/m2/an… Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces écarts de coûts : le nombre et la taille des bassins dans l’établissement, la présence ou l’absence de services complémentaires (espace fitness, musculation, nombreuses activités…) ou encore l’ancienneté des piscines et leur entretien.
Les recettes tarifaires ne couvrent qu’une faible partie du coût de fonctionnement des communes (22%, soit 235€/m²/an en moyenne). Le coût de fonctionnement net moyen (coût de fonctionnement - recettes tarifaires) est ainsi de 838 €/m²/an pour les communes. Pour les intercommunalités, les recettes couvrent, en moyenne, 26 % des dépenses, soit un coût de fonctionnement net moyen de 932 €/m2/an.
Crise sanitaire : un impact sur les dépenses et les recettes
Bien évidemment, la crise sanitaire a entraîné d’importantes conséquences sur la gestion des piscines publiques.
Concernant les dépenses, si elles avaient augmenté de 2,3 % en 2019, elles ont baissé de 6,4 % en 2020 (soit 10 millions d’euros concernant l’échantillon interrogé). Toutefois, là encore, des disparités existent dans l’évolution des dépenses. Le poste le plus touché est celui des achats (en moyenne, - 17 % en 2020 contre +3,6 % en 2019), mais aussi ceux de l’eau et des énergies.
En parallèle, les recettes tarifaires de ces communes ont chuté de 56 % en moyenne (- 20 millions d’euros). En 2020, les dépenses nettes moyennes ont donc augmenté au global de 10 millions d’euros, soit + 7,7 % (contre une hausse de 3,5 % en 2019).
Un constat qui illustre parfaitement les difficultés rencontrées par les gestionnaires de piscines au cours de ces derniers mois… et la nécessité de trouver les solutions pour réduire ces coûts de fonctionnement !