Le constat est sans appel : malgré les investissements consentis au cours des dernières années, le parc d’équipements sportifs existant en France reste insuffisant, notamment en zones rurales et quartiers prioritaires de la ville. Les besoins et attentes des usagers doivent aussi être mieux pris en compte et les équipements adaptés au mode de vie actuel.
200 millions d’euros et 5 000 équipements
Il y a quelques jours, le Président de la République a précisé les contours d’un plan massif de création d’équipements sportifs innovants et de proximité. Ce sont 200 millions d’euros qui seront répartis sur trois ans (dont 100 millions dès 2022) et consacrés à la construction ou à la requalification de 5 000 équipements sportifs de proximité, ainsi qu’à l’acquisition d’équipements mobiles. Parmi les structures ciblées : plus de 1 000 dojos et salles d’arts martiaux ou de boxe, plus de 1 000 plateaux multisports (comprenant fitness, street workout…), plus de 500 terrains de basket 3x3, plus de 500 terrains de tennis padel, plus de 500 skateparks, plus de 25 salles autonomes connectées et plus de 200 bassins mobiles d’apprentissage de la natation.
Quartiers, zones rurales ou carencées et territoires ultramarins
Porté par l’Agence nationale du Sport, ce nouveau plan comprend deux volets : national et régional. Il permettra, dès 2022, aux collectivités territoriales et aux associations sportives (fédérations, ligues, comités et clubs) de proposer des projets de construction d’équipements que l’État financera a minima à 50 %, et jusqu’à 80 % maximum du montant subventionnable. En Outre-mer, l’État pourra soutenir jusqu’à 100 % du coût.
Ces lieux de sport implantés prioritairement en QPV ou à proximité immédiate, en milieu rural et dans les territoires carencés, notamment ultramarins, ont vocation à assurer une mixité d’usage entre pratique libre, clubs associatifs et scolaires. Il faut dire qu’en QPV, le taux de licences sportives par habitant est de 110 pour 1 000 contre 248 pour 1 000 hors QPV. De même, le taux d’équipements est de 22 pour 10 000 habitants contre 34 pour 10 000 pour la population générale.
Les conditions de financement
L’un des critères fixés par l’État pour financer ces équipements consiste à obtenir l’engagement par le porteur du projet, d’entretenir et d’animer l’équipement. Chaque site devra obligatoirement faire l’objet d’une convention assurant qu’un nombre minimum d’heures par semaine seront occupées par un club ou un établissement scolaire, et qu’une autre partie soit réservée aux pratiques libres.
Autre critère essentiel : tous ces équipements devront respecter des critères environnementaux exigeants. Pour le ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports, « l’amélioration des performances énergétiques des équipements, dont l’exigence a été fixée par la loi ELAN en 2018 pour les bâtiments tertiaires recevant du public, passe par la réduction de leurs besoins en énergie grâce à des travaux d’isolation, de chauffage, par le recours à des systèmes efficaces pour limiter la consommation d’énergie et enfin par le déploiement des énergies renouvelables ».