Les services fédéraux ainsi que les organismes territoriaux délégataires de la Fédération française de Judo et Disciplines Associées (FFJDA) sont régulièrement sollicités pour fournir des renseignements sur les constructions ou aménagements de salles de Judo (dojo). En effet, entre les structures de plus de 20 ans, devenues obsolètes, et les territoires ne possédant pas de dojos départementaux et/ou régionaux, il existe un réel besoin d'équipements, y compris de proximité, de qualité en France.
Lorsqu'un maître d'ouvrage souhaite construire ou rénover un dojo, il est obligatoire de répondre aux exigences techniques, de sécurité ou encore de confort de la norme NF P 90-209 du 22 juillet 2016, concernant les salles d'arts martiaux.
Les tatamis
Dans un dojo, le sol d’évolution pour la pratique du judo et du jujitsu doit être recouvert de tatamis (tapis de judo) conformes à la norme NF EN 12503-3 (tapis de sport - Partie 3 tapis de judo, exigences de sécurité), mesurant généralement 1 x 2 m. Les tapis de lutte ou d’autres disciplines, comme la gymnastique, ne sont pas acceptables pour la pratique du judo car ils ne présentent pas toutes les garanties de sécurité nécessaires. Qu'elle que soit la surface de tatamis installés, ceux-ci sont toujours disposés en carré ou rectangle,entourés d’une surface de circulation (sauf cas particuliers).Les éléments constituant la surface de compétition doivent être placés les uns contre les autres sans laisser d’interstice, offrir une surface unie et être fixés avec des antidérapants afin qu’ils ne puissent se déplacer.
Les tapis labellisés FFJDA, Label FIJ ou norme CEN (Comité Européen de Normalisation) peuvent être installés sur tout type de sols dont les sols en béton, néanmoins un plancher est recommandé pour le confort des pratiquants et plus particulièrement un plancher flottant. En effet, il permet d'avoir un effet amortisseur en diminuant les traumatismes dus aux chutes (principales contraintes des arts-martiaux) ce type de plancher augmente donc le plaisir dans la pratique en réduisant les contraintes. Ce plancher peut, dans les salles fixes à usage exclusif judo, être monté sur ressorts, plots de caoutchouc, mousse, etc... afin d’assouplir la plateforme.
Les aires d'évolution
L'aire d'évolution d'un dojo est composée de l’aire de combat et de l’aire de sécurité. Sa surface minimum est de 25 m2, sans obstacle tel que pilier ou colonne, avec une largeur minimum de 3,50 m, capitonnage compris. Au-dessus de 6 couples pratiquants, cette surface doit être augmentée de 4 m2 par couple. Par exemple, pour les compétitions nationales benjamins et plus jeunes, l'aire de combat doit mesurer entre 16 et 20 m2 avec une aire de sécurité de 1 à 2 m (recommandé) de largeur autour et entre deux aires de combat. Pour les compétitions des cadets et plus âgés, il est nécessaire d'avoir une aire de combat de 64 m2 (100 m2 maximum) pour une aire de sécurité de 3 m de large et de 3 à 4 m entre les aires de combat. La hauteur minimum sous plafond, poutre ou tout autre obstacle tel que l’éclairage doit être de 2,50 m pour les arts martiaux sans arme, 3,50 m pour les arts martiaux avec armes de type sabre et 4 m pour les arts martiaux avec armes longues. Un éclairage minimal de 300 lux est recommandé sur l’aire d’évolution.
Les dojos départementaux et régionaux
En fonction du nombre de licenciés, un dojo départemental doit être équipé de 4 aires de combat minimum contre 6 aires pour une structure régionale. Pour le premier, il est nécessaire de prévoir 80 à 100 places de gradins par aire de combat afin d'accueillir les combattants et les accompagnateurs. Au niveau régional, il faut ajouter 800 places de gradins pour les organisations nationales déconcentrées.
Concernant les salles annexes, outre les vestiaires de 25 m² chacun (avec un minimum de six douches attenante), il faut compter une salle d’échauffement de 100 m² plus 60 m² par aire de combat (au-delà de 2 aires de combat minimum), une salle de pesée (deux au niveau régional), une infirmerie avec toilettes hommes et femmes et un local pour les contrôles antidopage (une partie réservée aux athlètes féminines et une autre pour les athlètes masculins), un dépôt, un sauna (pour le niveau régional), une zone de convivialité (souhaitée), deux bureaux administratifs pour le comité de judo si ceux-ci sont intégrés dans le projet (trois pour un dojo régional) ainsi qu'une salle de réunion et des archives pour le siège de la ligue de judo si ceux-ci sont intégrés dans le projet (niveau régional).