Pour répondre aux objectifs Zéro Artificialisation Nette (ZAN) fixés par la loi climat et résilience, de plus en plus de PLU (Plan local d’urbanisme) incitent à limiter au maximum les surfaces imperméables sur les propriétés privées, en imposant un coefficient de surfaces perméables. Créer des allées enherbées perméables, esthétiques et fonctionnelles, piétonnes ou carrossables, permet alors de répondre à cet enjeu tout en participant à la qualité végétale du jardin et à lutte contre les îlots de chaleur. Entre dalles alvéolaires et pré-engazonnées, voici quelques conseils de pose pour des allées qui participent à l’infiltration des eaux pluviales.
Les dalles alvéolaires, connues et reconnues
Les dalles alvéolaires, en PEHD, PEBD ou polypropylène, constituent une solution fonctionnelle pour créer des allées engazonnées stables et planes. Car, sans ce dispositif, il est courant de voir les allées piétonnes engazonnées devenir des champs d’ornières et de boues. Concrètement, la structure en alvéoles maintient la terre en place, stabilise le sol en cas de circulations carrossables et empêche la formation d’ornières dans les cheminements.
Les dalles alvéolaires permettent ainsi de réaliser des surfaces 100 % perméables. Mais le support sur lequel elles sont posées doit l’être également, afin d’assurer l’infiltration de l’eau dans le sol support.
Voici donc les conditions à respecter pour un cheminement perméable réussi :
• confection d’une sous-couche drainante, dans le cas où la perméabilité du sol n’est pas suffisante : comme l’indique Nidaplast, qui propose des dalles de renforcement de sol en gravier ou gazon naturel, « après avoir décaissé sur l’épaisseur de la fondation et des plaques puis compacté le sol, un géotextile doit être disposé sur l’arase. Ensuite, la couche drainante peut être réalisée : sa constitution et son épaisseur varient en fonction du type de matériau utilisé pour le remplissage et de l’usage (allée piétonne, parking...) ». La sous-couche est généralement composée de concassé de granulométrie 30/60 mm, 40/80 mm ou 0/100 mm, de 5 à 10 cm d’épaisseur pour les zones piétonnes ;
• pose d’une couche de fondation : il faut ensuite recouvrir le fond de forme/assise drainante avec une couche de fondation drainante, filtrante et portante, de 20 à 30 cm en mélange terre-pierre. « Il faut bien la compacter successivement, par épaisseur maximale de 20 cm à l’aide d’une plaque vibrante » recommande Henk Strybos d’Eccoproducts qui propose les dalles gazons Eccodal HD Flex et Eccodal Plus, des dalles constituées à partir de plastique 100 % recyclé et 100 % recyclable. Le mélange terre-pierre peut varier dans sa composition : de 40 % de terre végétale et 60 % de pierres 60/120, à 30 % de terre/terreau et 70 % de pierres 20/40 ou 30/60 mm ;
• apport d’une couche de réglage fertile, de 3 à 5 cm, de granulométrie 0/15. Celle-ci doit être composée à 70 % de matière minérale (type 3/7) et de 30 % de matière organique ;
• bordurage : les bordures sont fortement recommandées pour maintenir les dalles jointives et délimiter les différentes surfaces. En fonction de la nature des bordures choisies, il faut prévoir un dépassement de 1,5 à 2 cm au-dessus des plaques alvéolaires ;
• pose des dalles, bord à bord à joints croisés ou par chevauchement : il faut commencer la pose des dalles par une des extrémités du chantier, « en positionnant le système de fixation dans le sens de l’avancement » conseille Nidaplast. Selon les fabricants, les attaches sont différentes. Par exemple, chez Jouplast, la dalle de consolidation pour gazon Greenplac®, en polyéthylène recyclé, « possède un système de verrouillage par clipsage intégré. Pour une pose jusqu’à 15 %, un système d’ancrage est également intégré, avec 4 picots par plaque, dont les attaches sont à découper à la pince ». Pour les chemins carrossables, la pose des dalles s’effectue perpendiculairement au sens du trafic et bord à bord ;
• découpe des plaques : pour s’adapter à toutes les configurations, même les plus complexes (contours des arbres, angles de terrasses, courbes des allées...), les plaques se découpent facilement à l’aide d’une lame de cutter ou d’une disqueuse ;
• remplissage des alvéoles avec un substrat composée à 70 % de matière minérale et à 30 % de matière organique (granulométrie fine 0/5). Il ne faut pas combler à refus les alvéoles afin que le gazon soit situé à quelques millimètres en-dessous de la paroi de la dalle pour protéger ses racines. Procéder ensuite à un balayage de la surface ;
• semis à la volée ou gazon de placage : privilégiez des fétuques élevées à rhizomes (5 kg/100 m2), tondues par la suite à une hauteur de coupe supérieure à 30 mm. Du gazon de plaquage peut aussi être déroulé, à condition d’avoir préalablement étalé une couche de sable et de compost dans les alvéoles.
D’autres solutions
Pour faciliter encore davantage le travail du paysagiste, certains fabricants proposent un système complet de sol végétalisé. A l’image d’O2D Environnement, avec sa dalle pré-engazonnée O2D Green® qui permet de créer également des parkings perméables. Elle combine dalles alvéolées TTE®, matériaux de fondation fertiles et substrat pré-ensemencé de graminées sélectionnées. Tous ces éléments ont fait l’objet de recherches approfondies pour proposer un mélange résistant au piétinement. Le paysagiste n’a donc plus qu’à préparer le fond de forme. La pose des dalles s’effectue en escalier et en quinconce pour assurer la stabilité de la structure.