La (sur)fréquentation des stades en gazon naturel, conjuguée aux passages réguliers des machines et au tassement naturel du sol sous l’effet de l’eau, compactent lentement les horizons superficiels. Conséquences : le gazon est moins résistant à l’arrachage, les herbes indésirables et les turricules se développent, l’air et l’eau circulent peu (ou pas), et les éléments nutritifs ont du mal à pénétrer le substrat en place. Une opération mécanique change toutefois la donne : l’aération. Problème, elle est trop souvent négligée.
Aération et décompaction
Tout d’abord, il convient de distinguer ces deux opérations. L’aération est une action envers le système racinaire de la plante afin de lui apporter l’oxygène, l’eau et les nutriments nécessaires à la bonne santé agronomique de la plante. Alors que la décompaction redonne des espaces dans le sol pour permettre la croissance de racines mais aussi améliore la porosité du sol, ce qui évite les excès d’eau au niveau racinaire.
Cependant, une aération superficielle (8 à 12 cm), un décompactage plus profond (jusqu’à 25 cm) et un carottage sont complémentaires. Ces opérations démarrent bien souvent en début de saison (mars) et sont poursuivies jusqu’en fin de saison (octobre, voire novembre en fonction des régions). Elles doivent être réalisées au bon moment, lorsque les terrains sont praticables et qu’ils ne sont pas gorgés d’eau.
Différents matériels
Plusieurs catégories d’aérateurs existent :
-aérateurs par carottage à louchets creux : sur des sols bien ressuyés, ces machines extraient des cylindres de terre au moyen de louchets creux de 16 ou 18 mm de diamètre (voire 20 mm pour des substrats argileux). L’objectif est d’aérer (sur 4 à 12 cm de profondeur), d’apporter du sable par la suite, mais aussi d’enlever le feutre sur environ 5 cm ;
-aérateurs à pointes pleines : le matériel utilisé est identique à celui évoqué précédemment, sauf que les louchets creux sont remplacés par des pointes pleines de 20 à 25 mm de diamètre. Objectifs : fissurer la ‘semelle’ compacte afin que les racines du gazon prospectent le sol en profondeur et que les pluies d’automne (période idéale pour utiliser des pointes) pénètrent bien dans le sol ;
-aérateurs à perforation rotative : conçues pour une aération profonde (jusqu’à 40 cm), les vrilles présentent sur ces machines assurent un drainage vertical pour favoriser les échanges gazeux, stimuler la croissance racinaire et assurer la stabilité du terrain ;
-aérateurs à lames/à disques : ces machines travaillent le sol sur une dizaine de centimètres afin de favoriser les échanges gazeux, le développement racinaire et l’activité microbienne (ce qui limite aussi le feutre).
Si les aérations superficielles, indispensables et exécutées rapidement, sont l’œuvre des jardiniers, celles réalisées à des profondeurs plus importantes (de 20 à 40 cm), exige du matériel spécifique, souvent détenu par des prestataires.