Les gestionnaires de l’espace public sont bluffés lorsqu’on leur annonce que le platelage ou les caillebottis qu’ils ont choisis sont en fait... en béton, ou que les dallages qu’ils préfèrent sont en réalité composés uniquement de pierres reconstituées. Le réalisme est confondant. Ce sont des matériaux mimétiques : ils ont l’aspect d’un autre, mais sans en être ! Mais pourquoi existe-t-il aujourd’hui un engouement prononcé pour ces matériaux ? Tout d’abord, la raison est simple, ou plutôt, économique ! En effet, face à l’émergence, par exemple, des pierres naturelles venues d’Asie, difficile pour les carriéristes français de faire le poids ; la main d’œuvre française coûte trop chère aux entreprises ! Le prix d’achat est donc plus onéreux. Logique. D’où le choix des matériaux mimétiques, dont le processus de fabrication, moins contraignant que l’extraction de pierres, est totalement maîtrisé (donc plus économique !). Deuxième raison : la préservation des ressources naturelles (pierres, bois...), ainsi que les législations environnementales toujours plus contraignantes, incitent les industriels à opter pour d’autres matériaux, comme le béton, qui s’avère d’ailleurs 100 % recyclable. Ceci dit, le charme des matières naturelles est parfois inimitable.
Mimer l’apparence du bois
C’est une tendance qui s’affirme de plus en plus. Les Villes disposent pour cela de dalles en pierres reconstituées, dont l’empreinte du moule, lors du processus industriel, représente la structure parfaite du bois, y compris le réseau des veines des bois massifs. Le résultat est à s’y méprendre... et pour longtemps ! Outre les dalles en pierres reconstituées, le béton matricé permet également d’obtenir l’aspect bois, à la seule différence que les empreintes sont réalisées sur site par des ’pochoirs’ et qu’elles nécessitent un savoir-faire ‘artisanal’, et non industriel.
Mimer la pierre
Centre-bourg ou place historiques, allées piétonnes... Les imitations en pierres vieillies ne sont pas en reste au regard de l’offre du marché, toujours plus conséquente en termes de surfaçage et de coloris (et oui, avec les matériaux mimétiques, toutes les teintes RAL sont disponibles !). Aujourd’hui, les modules en pierres reconstituées constituent une alternative de choix. Autre exemple : réaliser des calades au pied d’un édifice religieux, qui sont souvent, il faut le dire, inconfortables à la marche, est aujourd’hui un jeu d’enfants grâce à des modules prêts à l’emploi et arasés en surface.
Mimer l’impossible !
Mimer l’aspect d’une tôle métallique (avec ses petits boulons !) fait partie des créations un peu farfelues, mais résolument modernes, des industriels. Et avec les différents moules qui existent, il est possible, à partir de pierres reconstituées ou de béton coulé, de mimer l’aspect d’un matériau... qui n’existe pas ! Par exemple, une surface ‘griffée’, très contemporaine. Le champ de la créativité est infini si l’on en croit les industriels !