La France est le plus important marché du gazon en Europe. Le processus de mise sur le marché d’une nouvelle variété prend environ 15 ans car les caractères agronomiques (finesse du feuillage, résistance, enracinement, piétinement…) sont travaillés simultanément pour être améliorés. Ensuite, à l’issue de cette sélection, il faut que la variété réponde aux critères de distinction et d’homogénéité pour espérer une inscription au catalogue officiel. Un long processus. Plusieurs semenciers et distributeurs sont présents sur le marché :
Les Gazons de France,
Echo-vert,
Top Green,
Johnsons.
Les principales espèces et nouveautés
• Ray-grass anglais : c’est la graminée la plus utilisée, en raison de sa résistance à l’arrachement, au froid, son installation rapide (même au-delà de 3 °C), sa concurrence naturelle vis-à-vis des autres espèces, son aspect esthétique... Aujourd’hui, la recherche a permis d’aboutir à des variétés à forte densité, avec une excellente coloration et une finesse importante. Elle supporte aussi les tontes rases, jusqu’à 15 mm ! Et son caractère ‘peu poussant’, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, limite les interventions. Avec des variétés récentes, on constate des économies allant jusqu’à 30 % (tontes, engrais, carburant...) par rapport à des variétés plus anciennes. Des économies qui s’ajoutent à celles engendrées par le bon sens. Avec un arrosage raisonné, inférieur à 30 % des volumes apportés habituellement, la génétique et les performances des gazons seraient les mêmes. Donc inutile de sur-arroser. Actuellement, des semenciers privilégient également des génétiques américaines, qui confèrent à l’espèce un limbe plus épais, et donc, plus résistant aux agressions. D’autres ont développé un ray-grass ‘traçant’. Leur système racinaire est formé de pseudo-stolons, qui s’ancrent facilement en profondeur. De fait, le ray-grass se ‘marcotte’ à chaque entre-nœud, ce qui donne à cette variété une capacité d’auto-régénération importante. Inconvénients des ray-grass anglais : leur sensibilité, aux fortes chaleurs, leur manque de pérennité et leur domination sur les autres graminées.
• Fétuque élevée : cette espèce a nettement été améliorée ces dernières années. Tout d’abord, la fétuque élevée présente un excellent comportement estival (résistance à la sécheresse et à l’ensoleillement). La recherche s’est également intéressée à la finesse des fétuques élevées. Elles sont 3 à 4 fois plus fines qu’il y a 15 ans. Par ailleurs, elles sont très résistantes au piétinement et s’adaptent à tous les types de sol. Il faut également souligner la qualité de leur coloration. Points faibles : la densité, médiocre, et l’implantation, relativement lente.
Valeur environnementale, un critère !
Les enjeux traditionnels de la sélection des gazons restent identiques en termes de qualité et de résistance aux stress : climat, maladie, piétinement, tonte rase… Mais aujourd’hui, le développement durable fait partie intégrante de la sélection. Il a pour objectif de limiter l’entretien avec la réduction des apports d’engrais, des déchets de tonte, de l’arrosage et même d’améliorer l’empreinte carbone sans pour autant négliger les performances des gazons. Les responsables du CTPS font d’ailleurs évoluer le catalogue pour rendre l’utilisation encore plus pratique pour les utilisateurs professionnels. C’est ce qui explique que depuis quelques années, les variétés sont caractérisées par leur comportement en fonction des conditions climatiques. On connaît désormais le comportement d’une variété selon plusieurs zones climatiques différentes (océanique, méditerranéenne, subocéanique et subcontinentale, nordique et continentale).