Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 million d’espèces sont menacées d’extinction, 75 % de surface terrestre est altérée de manière significative et 85 % des zones humides ont disparu. Mais les accords de la COP 15 pourraient bien donner espoir...
Des financements conséquents
A l’issue de la COP 15, l’accord prévoit :
- un changement de nos modèles économiques avec des financements conséquents pour les pays en développement, mettant fin aux subventions néfastes à la biodiversité, à hauteur de 500 milliards de dollars par an d’ici 2030 ;
- une mobilisation générale de 200 milliards par an d’ici 2030 provenant d’acteurs privés ou publics ;
- une solidarité à destination des pays en développement avec la mobilisation de 30 milliards de dollars d’ici à 2030 de la part des pays développés et de tous les contributeurs publics ou privés. Un nouveau fonds établi par le Fonds mondial pour l’environnement (FEM) sera créé dès 2023 pour mobiliser les ressources nécessaires à cet effet.
Protéger 30 % des terres et 30 % des mers
L’accord prévoit la protection de 30 % des terres et de 30 % des mers à échéance 2030. Cet objectif constitue l’accomplissement de l’action engagée au One Planet Summit de janvier 2021 avec la création de la Coalition pour la Haute Ambition pour la Nature et les peuples. A Montréal, cette Coalition s’est en plus engagée à accompagner ses membres dans la mise en œuvre de cet objectif ambitieux avec notamment la création d’un secrétariat, d’une plateforme et d’une assistance technique dédiée. Le comité directeur a également signé un protocole d'accord avec l'Initiative pour les ressources mondiales (WRI) et le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), qui accueilleront cette plateforme HAC 2.0.
La France et l’UE sur l’offensive
La France en lien avec l’Union européenne a défendu et obtenu des engagements forts :
- la réduction des pesticides et des excès de nitrates de moitié ;
- 30 % de restauration des écosystèmes terrestres et maritimes dégradés d’ici à 2030 ;
- la protection de 30 % d’aires terrestres et de 30 % d’aires marines ;
- la réduction de 50 % de l’introduction des espèces exotiques envahissantes ;
- l’arrêt de l’extinction des espèces protégées dues aux activités anthropiques d’ici 2050 ;
- la préservation à travers la planification spatiale des écosystèmes les plus importants sur l’ensemble de la planète.
Toutefois, la France regrette l’absence d’engagement chiffré sur l’augmentation de la surface des espaces naturels d’ici à 2050, des engagements insuffisants sur la protection des espèces, l’absence d’objectif chiffré pour la réduction de l’empreinte écologique ainsi que le respect des limites planétaires. Dans les prochains mois, la France poursuivra son engagement en faveur de la biodiversité en déclinant cet accord au sein de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 (SNB).
« Il y a eu à Montréal un sursaut de la communauté internationale pour se mettre d’accord malgré des positions encore très éloignées il y a quelques jours. Je salue les efforts conjugués de la Chine, du Canada et de l’Union européenne qui a porté d’une seule et même voix un haut degré d’ambition. Cette COP est un succès pour l’Union européenne, sous présidence tchèque, et pour la France qui a fait du 30 x 30 un symbole fort de cette négociation dans le cadre de la Coalition pour la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples » a déclaré Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.