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Arroser avec de l’eau usée traitée : que dit la réglementation ?

30 avril 2019
Plusieurs arrêtés ministériels autorisent l’utilisation des eaux usées en sortie de station d’épuration pour l’arrosage des espaces verts. Une solution encore peu exploitée malgré d’importantes répercutions positives, tant sur le plan économique qu’environnemental. Une pratique qui mérite toute l’attention des gestionnaires d’espaces verts ou de terrains de sports.
Qu’est-ce qu’une eau usée traitée ? Difficile pour les gestionnaires d’espaces verts d’apporter une réponse précise et parfois de déterminer l’usage qu’il en est fait. Pourtant, la définition est simple : il s’agit d’une eau qui, au lieu d’être rejetée en sortie de station d’épuration, est récupérée pour arroser des cultures. En France, seulement 0,1 % du volume global des eaux usées traitées est réutilisé. La marge de développement est donc importante. L’irrigation agricole représente à elle seule 50 % de l’utilisation de ces eaux, et l’arrosage des parcours de golfs, près de 30 %. L’arrosage des espaces verts est à la traîne : à peine 8 % des cas recensés. Pourquoi un tel désintéressement ? L’ignorance certainement, mais aussi deux autres obstacles qui expliquent une certaine réticence pour cette ressource : le prix, certes beaucoup moins élevé que l’eau du réseau, mais toujours plus onéreux aux yeux des gestionnaires qu’un prélèvement direct dans le milieu naturel ou la récupération des eaux de pluie (ceci dit, les eaux usées traitées sont parfois gratuites !) ; et le fait que la France, soumise malgré tout à des épisodes de sécheresse plus prononcés, est encore peu confrontée à la rareté de la ressource. Enfin pour l’instant... Lorsque c’est le cas, la situation est ponctuelle, locale. Toutefois, la réutilisation des eaux usées traitées est une solution pour augmenter l’offre en eau dans les zones critiques qui, d’après les pires scénarios climatiques, se multiplieront.
 
Dans le monde, 165 milliards de mètres cubes d’eaux usées sont collectées et traitées chaque année dans des stations d’épuration avant d’être rejetées dans le milieu naturel, ce qui représente quotidiennement 150 litres par habitant pour plus d’un milliard de personnes, celles qui ont accès à un réseau d’épuration. Et ces eaux-là sont canalisées, on peut donc maîtriser leur qualité, leur rejet et les réutiliser.

Règlementation : ce qu’il faut savoir



Plusieurs arrêtés et une instruction ministériels encadrent le prélèvement et la réutilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts :
  • l’arrêté du 2 août 2010, relatif à l’utilisation des eaux issues du traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation des cultures et des espaces verts ;
  • l’arrêté du 25 juin 2014, modifiant celui du 2 août 2010 ;
  • l’instruction ministérielle du 26 avril 2016 n° DGS/EA4/DEB/DGPE/2016/135, qui confirme les usages et la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation.

L’ensemble de ces documents définit des niveaux de qualité sanitaire des eaux, des périmètres d’usage vis-à-vis d’espaces sensibles, les débits et volumes journaliers à respecter, les programmes de surveillance à établir... En espaces verts (stades, golfs, parcs, jardins publics, hippodromes…).
Les niveaux de qualité des eaux usées traitées sont les plus exigeants. C’est la catégorie A. Chaque catégorie précise les niveaux de concentration des matières en suspension, la DCO (Demande Chimique en Oxygène), permettant d’évaluer la charge organique des eaux, et des critères d’évaluation microbiologique. Les espaces verts ‘extensifs’, assimilés à des prairies ou des pâturages qui n’accueillent pas ou peu de public, peuvent être arrosées avec des eaux classées catégorie B. Pour informations, les eaux de catégorie C peuvent être utilisées sur des cultures horticoles et en pépinières. Enfin, la catégorie D, la moins exigeante, vise l’irrigation des forêts d’exploitation avec un accès contrôlé du public.
Toujours en référence aux documents ministériels, chaque parcelle irriguée avec des eaux usées traitées doit faire l’objet d’une analyse de sol tous les 10 ans, afin de déterminer les concentrations en ETM (Eléments Traces Métalliques : cuivre, cadmium, zinc...) et le pH. Les valeurs limites sont celles présentées dans l’arrêté du 8 janvier 1998, relatif à l’épandage des boues issues de stations d’épuration des eaux urbaines usées.

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