Tout l’enjeu, comme l’a souligné Pascal Grizot, Président de la fédération française de golf (FFGolf) et Président du Consortium Spor&D, « Nous sommes tous des acteurs engagés qui ont besoin de pelouses et de gazons sportifs pour développer leur discipline. Au-delà des évolutions législatives et règlementaires qui nous obligent, nous avons aussi la responsabilité de prendre soin de la nature ».
Partager pour mieux anticiper
L’objectif de recherche et de travail du consortium va être d’anticiper l’interdiction de l’usage des produits phytopharmaceutiques sur les terrains de sport d’ici 2025 et donc de réfléchir ensemble aux alternatives à mettre en œuvre pour un entretien plus vertueux et développer les pratiques sportives sur des terrains de qualité, donc partager nos bonnes pratiques et nos expériences », poursuit le président du consortium. Les JO sont aussi l’occasion de faire rayonner nos compétences et nos terrains au niveau planétaire. Dans le débat actuel, l’objectif est aussi de réhabiliter les gazons sportifs dans leur dynamique environnementale (captation de carbone, filtration de l’eau, biodiversité des parcours de golfs) et sociétale en matière de santé publique. En ayant conscience que les problèmes liés à la transition écologique sont aussi des opportunités pour faire évoluer les techniques de construction et d’entretien avec plus de prévention et de recherche au service des gazons et des sols sportifs. Pour Pierre Préaud, Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Courses Hippiques (FNCH), « Nos champs de course, comme les autres terrains de sport, sont au cœur des espaces urbains et des espaces de nature. Ce sont des espaces ‘préservés’ avec des surfaces foncières conséquentes en ville ou en périphérie, des poumons verts à caractère sportif. Pour les compétitions, nous partageons des objectifs de qualité, de régularité et de sécurité pour les compétiteurs (professionnels et amateurs). Nous avons d’énormes synergies à développer pour mettre en commun nos compétences et être plus crédibles auprès des pouvoirs publics, des collectivités et des citoyens ». Et Marin Le Cour Grandmaison, responsable Sites chez France Galop, de rappeler que « les courses hippiques sont particulièrement médiatisées donc nous sommes jugés sur la qualité de nos terrains (caméras HD, drones…). Nous allons travailler ensemble sur nos problématiques communes et communiquer sur les enjeux de l’eau et l’impact environnemental des terrains pour nous adapter aux évolutions notamment climatiques et règlementaires (O phyto) ».
Et Benjamin Viard, Directeur des Compétitions à la Ligue de Football Professionnel (LFP) de poursuivre : « Ce consortium nous permet de rassembler toutes nos forces, de travailler ensemble pour faire mieux avec moins. Nos pratiques sportives ont un fort impact économique, social et médiatique ; à ce titre, nous avons une responsabilité importante en matière de RSE et de Développement durable. Ces exigences sont l’occasion pour nous (fédérations et ligues, laboratoires, universités… ) de trouver des solutions pérennes pour nos pelouses sportives »
Tester et affiner les solutions
« Effectivement nous devons affiner nos solutions au regard de leur impact en matière d’environnement et de protection de la ressource en eau », précise Gérard Rougier, Directeur Territoires Environnement et Equipements de la FFGolf et coordonnateur de SPOR&D,
« car nos stades sont le terrain de jeu des compétitions internationales et des pratiques sportives quotidiennes, professionnelles et amateurs et ont un impact sur la santé de tous ».
« L’Agref s’est dotée d’un institut technique, Ecoumène, qui pilote des actions de recherche au niveau des gazons sportifs » souligne Rémy Dorbeau, Président de l’AGREF « car l’enjeu est de renseigner la filière sur les solutions soutenables, approfondir nos recherches au service des pratiques sportives sachant que 90 % des problèmes des sols sportifs sont dus à une mauvaise gestion de l’eau. Et collectivement, nous sommes fiers de prendre l’initiative de créer ce consortium, précurseur au niveau mondial ». Pour Michel Raviart, Président de la Commission Fédérale des Terrains et Installations Sportives à la Fédération Française de Football (FFF), « les sols (naturels, hydriques ou synthétiques) des 23 000 installations classées assurent la compétition et la sécurité des joueurs. L’engagement sociétal du football est une évidence et la FFF est pleinement engagée dans cette adaptation au changement climatique des équipements sportifs ».
Et le président de Sport & D de conclure : « Nous devons impulser, mutualiser nos moyens humains et financiers, capitaliser sur la recherche pour réinventer les pelouses naturelles et les sols sportifs selon un modèle soutenable ».