Encore trop d’élus et de gestionnaires sous-estiment l’importance capitale de l’arrosage, qui ne se résume pas à des quantités d’eau apportées, mais à un ensemble de paramètres agronomiques et techniques dont il faut absolument prendre en compte pour gérer au mieux les apports hydriques, y compris en dehors des épisodes de sécheresse. Il en va de l’économie de la ressource.
Connaître les fondamentaux
En fonction de la nature du sol (texture et structure) et des espèces végétales à arroser, les pertes d’eau par évaporation, et donc les quantités à apporter, sont différentes. En effet, lorsque le sol a atteint sa capacité de rétention, l’eau est transférée du sol vers l’atmosphère par évaporation. Même mécanisme de transfert observé par la transpiration des plantes, nécessaire pour la circulation de la sève. Une plante herbacée peut d’ailleurs absorber son poids en eau tous les jours ! L’arrosage sera donc fonction de ces pertes. Et une seule donnée climatique permet de les quantifier et donc, d’estimer les besoins. C’est l’EvapoTranspiration Potentielle (ETP)...
Dans le meilleur des cas, l’ETP est déterminée à l’aide d’une sonde météorologique locale et exprimée en hauteur d’eau (mm) sur une période de 24 h. Exemple : un gazon dont l’ETP a été évalué à 7 mm/j signifie qu’il faudra apporter 7 L/m2/j, soit logiquement 70 m3/ha. A noter : inutile de corréler l’ETP au coefficient cultural des espèces à arroser pour obtenir l’ETR, car les économies d’eau ne se jouent pas là ; c’est du moins la vision des fabricants d’équipements d’arrosage. Ce qui n’empêche pas de bien connaître sa plante car on n’arrose pas un gazon comme un arbre récemment planté.
Autre paramètre à connaître : la RFU (Réserve Facilement Utile), déterminée par l’analyse de sol ou des référentiels standards. Le rapport ETP/RFU permet d’estimer la fréquence des apports. Dans tous les cas, la RFU doit être remplie au 2/3. Exemple : une station météorologique, reliée ou non à un programmateur, indique que l’ETP est de 8 mm/j. Pas de pluie en prévision. Séchant, le sol possède malgré tout une bonne capacité de rétention et la RFU est de 4 mm. Soit ETP/RFU = 8/4 = 2. Il faut donc apporter 6 mm d’eau tous les deux jours environ. Inutile d’arroser tous les jours, l’eau sera lessivée et perdue !
A vos calculs !