Les sécheresses récurrentes de 2023 et des années précédentes démontrent clairement l'inadaptation des villes aux températures extrêmes. Le changement climatique, principal responsable de cette problématique, n’est pourtant que le reflet du manque d’anticipation des politiques des années 70 à 90, notamment lors des plantations d’arbres. La végétalisation des villes, encore trop peu développée en France avec un taux de couverture par les espaces verts urbains de seulement 34 % (face à 44 % en moyenne dans les autres pays européens), demeure une des solutions les plus recommandées par les différents experts, dont la Cour des comptes dans son dernier rapport. 

 

L’Unep a récemment publié une étude réalisée par le cabinet Astérès démontrant la création de valeur économique via les bienfaits sanitaires et environnementaux apportés par les espaces verts. Selon cette étude, chaque euro dépensé dans ces espaces engrangerait 70 centimes d’euros de valeur sanitaire et environnementale, soit une économie de 2,3 milliards d’euros l’année passée. Sans oublier les nombreux bienfaits perceptibles : un couvert arboré permet de gagner jusqu’à 7°C de rafraîchissement entre une rue bétonnée ensoleillée et une ombragée, et il favorise la libre circulation de la faune et de la flore, améliore la qualité des sols, des eaux, de l’air, assure une meilleure infiltration des eaux (donc réduit les crues et les inondations)…  

 

Le développement des projets de végétalisation, en vogue, mais trop peu mis en œuvre, connaît plusieurs freins :

 

- manque de coordination entre financeurs, collectivités locales, usagers et service de santé ;

 

- sols peu adaptés aux arbres et autres végétaux sur le long-terme (compacts, pauvres, contraignants pour le développement racinaire, accolés aux réseaux…) ;

 

- restrictions d’eau appliquées sans exception pour les jeunes plantations (l’interprofession Valhor a récemment réussi à obtenir une autorisation pour les arroser et passer outre les interdictions) ;

 

- manque d’acceptation sociale (incivilités, tailles abusives des haies, image de « malpropreté »…).