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Marquer ses arbres en pépinières, un retour gagnant !

12 septembre 2019
Marquer ses arbres en pépinières est gage de plantations durables en milieu urbain
Que ce soit dans le cadre de grands projets urbains ou de plantations ponctuelles, le marquage en pépinière n’est absolument pas une perte de temps et représente, surtout, un très bon retour sur investissement. Marquer ses arbres permet d’adapter son choix selon la disponibilité, la qualité du matériel végétal, l’état sanitaire et l’esthétique de l’arbre, mais aussi d’aller à la rencontre des pépiniéristes, pour un enrichissement partagé. Conseils d'experts des pépinières Guillot-Bourne II.

Retour sur investissement

Le marquage des arbres en pépinière présente plusieurs intérêts dont un gain de temps, mais aussi de moyens : 
• au moment de la plantation, surtout dans un contexte urbain dense où la livraison par semi-remorque est délicate et demande la mise en œuvre d’importants moyens techniques. En effet, lorsque les arbres sont choisis sur catalogue ou par téléphone, il arrive bien souvent que les arbres livrés aient les flèches ou branches cassées, nécessitant alors la reprise des arbres par les entreprises et une nouvelle livraison ultérieure, ce qui multiplie les allers-retours et ampute encore davantage les plannings déjà bien chargés des agents ;
• gain de temps pour l’entreprise qui assure les plantations : marqués avec des bagues inviolables, les arbres ont un numéro unique, affilié à un lieu de plantation précis, permettant à l’entreprise de savoir où placer tel ou tel arbre.

Un autre point est primordial : il ne faut pas oublier que l’on travaille avec du vivant. Chaque arbre est unique et un CCTP ne pourra jamais parfaitement définir un arbre, comme on le fait pour des bordures ou des potelets. C’est pourquoi il est indispensable d’aller voir les sujets sur place afin de choisir des arbres qui correspondent bien aux souhaits du gestionnaire, notamment pour un entretien optimisé, un arbre étant planté en ville pour une durée de 50 à 70 ans. Prendre ce temps de marquage des végétaux s’avère donc particulièrement « rentable » en permettant des plantations durables !

Contrôler le matériel végétal

Le marquage en pépinière est important pour contrôler et s’assurer de la qualité du matériel végétal, et notamment des pratiques culturales de la pépinière. Voici donc ses conseils et préconisations pour choisir des arbres ‘bien élevés’ :
- aller en pépinière permet de savoir d’où viennent les arbres : souvent, les gestionnaires ou entreprises font appel à une seule et même pépinière pour se fournir en jeunes plants, en sujets semi-travaillés et en gros sujets, alors que les techniques de production sont bien différentes. Celle-ci fait alors parfois appel à d’autres fournisseurs pour les gros sujets, sans visibilité sur la provenance, ni la traçabilité des végétaux. Se rendre sur place vous certifie donc que vos arbres ont bien été élevés dans la pépinière en question ! ;
- être vigilant sur la qualité de transplantation, dont le témoin est le nombre de transplantations (3 tr, 4 tr, 5 tr…), en accord avec les règles professionnelles. En moyenne, les arbres doivent être transplantés tous les 4 à 5 ans, au risque d’acheter un arbre au système racinaire étouffé dans un conteneur. Bien sûr, plus l’arbre est transplanté, plus il est cher, mais cela évite d’avoir des ‘contrefaçons’ et offre un végétal de qualité ;
- contrôler la qualité de la conduite de la partie aérienne, notamment sur les cépées : une sélection des brins doit avoir eu lieu, afin d’obtenir une structure dessinée et une architecture durable, évitant par la suite un entretien important et une concurrence entre les brins ;
- vérifier les inter-distances de plantation : à titre d’exemple, des cépées dont la hauteur est comprise entre 1,75 m et 4 m de haut doivent idéalement être plantées à une inter-distance de 3 x 3 m, voire 2,5 x 2 m.

L’esthétique : adaptation et coup de cœur 

Le marquage en pépinière est une étape essentielle pour appréhender chaque arbre comme un être à part entière, et non pas comme un élément d’un catalogue, notamment sur le plan esthétique, chaque arbre étant unique. Au sein d’un même lot de végétaux (âge, force, espèce similaires), certains arbres vont avoir un houppier plus haut, idéal pour un alignement de voirie, d’autres vont être légèrement plus étalés ou fastigiés. Le marquage permet ainsi d’avoir des arbres véritablement adaptés à leur futur contexte et à l’ambiance paysagère désirée. Il est ainsi courant que les clients adaptent leurs choix lors de la venue sur le site de production, notamment grâce aux pépiniéristes qui, grâce à leur expertise du végétal, proposent des nouveautés, des alternatives moins courantes mais toutes aussi intéressantes, voire plus adaptées encore au sol en place. Cet échange permet de diversifier les essences ‘classiques’ utilisées par souci de confort et pour éviter les échecs. En plus d’élargir la palette végétale et de favoriser la biodiversité, le marquage en pépinière permet une vraie veille technique sur les arbres. 
Autre détail : pour des plantations en alignement, le marquage permet de voir l’homogénéité des lots, afin d’avoir des sujets relativement identiques visuellement. 

Contrôle de la qualité sanitaire du végétal

Enfin, dernier point mais pas des moindres, il s’agit de s’assurer de la qualité sanitaire du végétal, en contrôlant plusieurs points :
• vérifier la présence de blessures au niveau du tronc et du collet, souvent d’ordre mécanique, dues aux engins de l’exploitation, dont les écorces pelées, ou encore la présence d’échaudures. Il faut également vérifier le bon état du houppier (pas de branches cassées, ni de charpentières endommagées) ; 
• être attentif à la présence de chlorose sur les feuilles, de parasites… ;
• choisir des arbres bien fléchés et équilibrés qui témoignent souvent d’une bonne inter-distance de culture. Les charpentières et branches doivent être réparties de façon régulière sur la hauteur de la flèche et dans toutes les directions, limitant alors les opérations de taille et, notamment, de remontée de couronnes. Il faut aussi être attentif à la répartition équilibrée des bourgeons et des feuilles sur tout le houppier.
 
Finalement, ces échanges durant le choix et le marquage des végétaux permettent un enrichissement partagé avec les pépiniéristes, mais aussi un travail collectif avec les concepteurs et aménageurs pour choisir des arbres qui correspondront aux critères de chacun. Ainsi, faites un investissement judicieux : sachez désormais vous dégager un petit moment, en préalable d’un projet urbain mais aussi de plantations plus ponctuelles, pour aller rendre visite aux pépiniéristes et rencontrer vos futurs protégés que sont les rois du règne végétal. 

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