L’objectif clair : atteindre le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) en 2050, avec une cible intermédiaire réduisant de moitié le rythme d’artificialisation d’ici à 2031. « S’appuyant sur les principes du ZAN, toute construction ou aménagement doit aujourd’hui prendre en compte ces nouveaux critères, et mettre en œuvre des produits ou matériaux capables de minimiser l’imperméabilisation des surfaces », cadre Jennifer Giraud, chargée marketing chez le fabricant Jouplast. « C’est également la raison pour laquelle les collectivités mettent en place des plans de désimperméabilisation des sols en favorisant la nature en ville », ajoute Benjamin Humbert, directeur commercial de l’entreprise Racine, qui propose, entre autres, des dalles à engazonner et des semences spécifiques à cet usage. « Désimperméabiliser, et indirectement végétaliser, paraît aussi fondamental en réponse aux épisodes caniculaires que nous subissons. Sans quoi, l’albédo deviendrait un véritable enfer pour les habitants. Pour rappel, l’effet albédo est la capacité des matériaux à capter et à emmagasiner la chaleur ou justement à l’évacuer. Le soir, les matériaux avec un fort albédo restituent toute la chaleur emmagasinée la journée, ce qui maintient une forte chaleur la nuit. Cependant, la végétation possède un indice albédo très faible. D’ailleurs, elle contribue au rafraîchissement de la ville avec le principe d’évapotranspiration : c’est l’effet de fraîcheur que l’on ressent en entrant dans une forêt », explique-t-il.

  

En ce qui concerne les parkings, « les lois biodiversité et ALUR (Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) imposaient aux bâtiments à usage commercial d’une surface de vente supérieure à 1 000 m² de rendre une partie de leur parking perméable », rappelle Charlotte Dumas-Pivoteau, responsable communication et marketing chez Ecovegetal. Mais la loi EnR, relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, est venue compléter cette réglementation, valable pour tous les propriétaires de parkings d’ERP (Établissements Recevant du Public). Dorénavant, lorsque les parkings de plus de 500 m² d’emprise au sol (plus de 25 places environ) sont neufs, font l’objet de rénovations lourdes (extension par exemple) ou d’un changement de gestion, la mise en place de dispositifs favorisant l’infiltration des eaux de pluie tels que les dalles alvéolaires, est obligatoire. « Les sols des parkings, par leur usage et leurs caractéristiques techniques, sont parfaitement adaptés aux projets de perméabilisation et d’infiltration des eaux pluviales. Les surfaces de stationnement représentent vite de grandes superficies ; et donc, de vraies opportunités pour la déconnexion des réseaux d’assainissement au profit de la gestion durable des eaux pluviales », souligne Olivier Bataille, directeur de l’entreprise O2D Environnement. 

 

Un bel avenir s’offre donc aux dalles alvéolaires.