En ville, la tendance est aux surfaces claires. Et la raison est évidente : elles réduisent significativement l’intensité des îlots de chaleur. La différence de températures mesurée entre un enrobé classique et un revêtement drainant avoisine parfois les 20 °C en surface ! Un écart confirmé par Denis Joandel, directeur de JDM Experts, qui précise toutefois de son côté que la différence est plus proche de 12 °C. « La tendance dans les collectivités est au jaune très clair, notamment dans les cours d’école », précise-t-il. Cette teinte, comme le beige ou l’ocre, ont également l’avantage de réfléchir l’éclairage urbain, ce qui permet de réduire l’intensité lumineuse et, indirectement, les factures d’électricité. Des tests sur les économies générées sont en cours dans certaines communes. « Des poudres photoluminescentes, mélangées à une peinture de surface, maximisent également la réverbération de l’éclairage urbain », ajoute Denis Joandel.

 

La couleur, déterminée par celle des granulats et de la pâte cimentaire (ou du liant), dépend aussi du contexte urbain. Les teintes claires sont prisées, mais on remarque que les tons pierres, parfois tranchés avec des couleurs vives, plaisent beaucoup. Charline Merré, directrice du développement commercial de la société LR Vision (Resineo), souligne que « la région dans laquelle se trouve la ville influence aussi le choix des couleurs. Par exemple, les tons brique ne sont pas rares à Toulouse, ni ceux de couleur marron dans le Nord, pour faire écho à l’architecture. »

Pour assurer un confort optimal de marche, notamment pour les personnes à mobilité réduite (PMR), la granulométrie des matériaux employés dans la composition des résines et bétons drainants est comprise entre 2 et 10 mm. Ces granulats sont souvent d’origine locale, provenant par exemple de roches alluvionnaires très résistantes, de granit ou de basalte. Les granulats de 6 mm représentent un bon compromis. Ils sont aussi plus simples à niveler au râteau.

 

On peut aussi varier la texture en intégrant différentes granulométries dans le mélange. L’association de divers granulats crée aussi des effets de teinte, par exemple un gris ponctué de noir ou un jaune avec 25 % de noir, comme le décrit le directeur de JDM Expert.

 

Des granulats à l’état brut : c’est aussi une tendance en plein essor. Les collectivités recherchent en effet l’aspect naturel des pierres, d’où l’usage accru, depuis quelques années, de produits ‘dénudants’ qui retirent la pellicule de ciment en surface, tout en préservant les qualités drainantes du béton. Cela donne un rendu très minéral, contrairement au béton teinté qui est sensible aux variations de couleur sous l’effet des intempéries.