Et ce, malgré des conditions défavorables comme le manque de lumière, une fréquentation soutenue des surfaces sportives, une pluviométrie et humidité abondantes, qui sont des facteurs de risques importants de maladie, une croissance ralentie du gazon, et donc une faible capacité à se régénérer.
Les températures plus clémentes en hiver notées ces dernières années, ont aussi des conséquences, avec une tonte plus tardive en saison et une reprise de tonte plus avancée, et donc une période de tonte plus longue. Mais aussi, le gazon ayant une période de croissance rallongée, ses besoins nutritifs vont être plus importants. Car dès lors que le gazon continue de pousser, il se nourrit en éléments nutritifs. D’où l’importance de soigner cette fertilisation précoce d’hiver, pour répondre aux besoins nutritifs du gazon en cette période automne/hiver. Les conséquences d’un gazon mal nourri, sont une perte conséquente de densité, de planéité et donc un risque de blessures pour les joueurs, un risque important d’apparition de graminées et dicotylédones indésirables, prolifération de mousses, et un jaunissement général de la couverture végétale.

Les bénéfices de la fertilisation automnale :

Les enjeux majeurs en hiver pour la fertilisation

1. La fertilisation de fond, pour améliorer la densité et la croissance racinaire.
Pour assurer le développement des jeunes racines, plus l’apport d’engrais est tardif, mieux c’est (T° de sol comprise entre 0 et 10 °C). Un dernier passage d’engrais en décembre provoque une explosion racinaire dès le mois d’avril suivant, contrairement à un dernier apport effectué en septembre. Apporter un engrais d’équilibre 10-5-20 + MgO + Oligoéléments, avec au moins 50% de l’azote sous forme action lente (Isodur-Crotodur) dont la libération est peu dépendante de l’activité microbienne. Apporter la potasse sous forme sulfate (proscrire les chlorures). Choisir un engrais contenant aussi du magnésium et des oligo-éléments. L’azote devra être apporté en petite quantité, aux alentours de 50 unités/ha ; mais pas au-delà, au risque de provoquer un dépérissement.

2. Compenser le manque de lumière et une photosynthèse moins active.
Pour activer la photosynthèse au moment où la luminosité est la plus faible, et activer les réserves glucidiques du gazon jusqu’au printemps suivant, le magnésium, ‘noyau central’ de la chlorophylle, a toute sa place dans la fertilisation. L’azote est également indispensable, car ce macro-élément participe à la synthèse des acides aminées et des protéines. Le fer est un oligo-élément très important qui intervient notamment dans la synthèse de la chlorophylle. Les racines de gazon, quand les conditions sont favorables, ont la faculté de synthétiser des phytosidérophores qui chélatent le fer du sol facilitant son absorption. En condition de stress, à la saison automnale par exemple, les racines ne produisent plus ces phytosydérophores. Les applications de fer deviennent donc indispensables toutes les 3 à 4 semaines en automne, afin de relancer l’activité photosynthétique.

3. Renforcer la résistance au jeu et aux pathogènes.
Pour résister aux maladies, au climat et aux piétinements, l’apport de potasse, de biostimulants et d'oligo-éléments dans la fertilisation des gazons renforcent la barrière physique de la feuille, en la rendant plus épaisse, plus drue. En règle générale, à l’automne, il faut apporter 2 à 4 fois plus de potasse que d’azote. Appliqués toutes les 3 semaines en hiver, les oligo-éléments et les biostimulants, notamment les algues marines, améliorent également la capacité de régénération du gazon La gestion de l’humidité est également un point à prendre en compte. L’humectation foliaire, si elle est trop importante, est un facteur déclenchant dans l’apparition de maladies. L’utilisation d’un agent mouillant concentré permet de réduire significativement la durée d’humectation.