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Le bois, support naturel de lumière ?

21 mars 2025
C’était l’intitulé d’une table ronde organisée par l’entreprise TMC Innovation. La parole a été donnée à des experts du paysage et de la conception lumière. Voici quelques retours.
Le bois, fait-il son retour dans l’espace urbain ? Il semblerait que oui. Mais pourquoi ? Quels sont ses bénéfices ?... C’est tout l’objet de cette table-ronde, co-animée par Gregory Flipo, dirigeant de l’entreprise nantaise TMC Innovation qui conçoit, fabrique et commercialise des mâts d’éclairage public. « Cet événement est pour nous une contribution modeste à cette réflexion sur la décarbonation des espaces publics », a-t-il introduit. Car aujourd’hui le mot est sur toutes les lèvres : décarbonation, mais aussi réemploi, réutilisation, recyclage... Dans ce contexte, le bois a un rôle évident à jouer, d’autant qu’il cumule de sérieux atouts.  
TMC Innovation

Le bois dans l’aménagement urbain

Premier invité à prendre la parole : Brice Laffargue, directeur de l’agence Land’Act de Nantes. Sa conviction : ne pas opposer ville et nature. « Le bois, c’est l’arbre tout d’abord. En tant que paysagiste concepteur, nous plantons au maximum en ville », a-t-il déclaré, prenant pour exemple un projet réalisé dans le centre-ville de Lisieux (14). « On partait d’une avenue bituminée, avec beaucoup de voitures. On l’a renaturée aujourd’hui avec l’outil végétal et déployé au sol de grands tapis de pierres naturelles. Ici donc, le bois est présent en tant qu’arbres, mais il ne l’était pas en tant que mobiliers. Cependant, au fur et à mesure des campagnes de travaux, on s’est aperçu que l’arbre - cet être vivant - stimule la présence du bois dans le mobilier. On l’a donc intégré dans les aires de jeux, les passerelles, les bancs, les sols aussi sous forme de copeaux... » a-t-il développé. Autre projet présenté, à la métropole d’Amiens (80) : un site à la frontière entre ville et campagne, où des jardins familiaux (12 ha) ont été intégrés en trame urbaine structurante. « Là, le jardin potager et l’arbre deviennent les supports d’un mobilier bois. » Dernier projet présenté par le paysagiste concepteur : celui réalisé dans la métropole lilloise (59), visant précisément à réaménager le Bois de Verlinghem accolé au bourg, où toute une gamme de mobiliers en bois a été définie (bornes, barrières...). « Ici, le milieu appelle directement à ce que le mobilier soit en bois », a-t-il précisé.
 
Florent Turck, directeur opérationnel de Loire Océan Développement, a ensuite pris la parole : « Nous sommes aménageurs. Dans nos métiers, nous déclinons l’ensemble de la chaîne, c’est-à-dire l’étude, l’aménagement, la construction. Nous sommes à la fois prescripteurs et gestionnaires. Et quand nous travaillons en tant que prescripteurs, nous ne sommes pas gestionnaires de l’espace public, mais nous répondons à une commande et un dialogue avec, par exemple, les services d’une métropole qui sont les attributaires de ces espaces. Nous devons aussi dans les commandes que l’on porte, s’attacher à la qualité et aiguiller, si je puis dire, vers des matériaux comme le bois pour réduire le bilan carbone du projet. Le bois, c’est aussi visuel, tactile, architectural. » Il pointe aussi une certaine vérité sur le bois : « C’est un matériau vivant, il va griser, se couvrir de mousse... mais c’est indéniablement le matériau le plus performant pour réduire l’empreinte environnementale d’un projet. » 
TMC Innovation

Relation entre bois et éclairage public

Qui mieux qu’un concepteur lumière pour évoquer le sujet ? Invitée de cette table ronde, Rozenn Le Couillard, de l’agence Noctiluca, a partagé une première réflexion : « Le support en bois de catalogue, jusqu’ici, était en lamellé-collé, donc ce n’était pas forcément une réponse dans nos projets, ne serait-ce que d’un point de vue environnemental, ni intéressant dans notre conscience de frugalité. » Frugal a interpellé l’audience ? La conceptrice lumière s’est expliquée : « Dans nos métiers, nous travaillons pour des opérateurs publics en général, et l’argent public est compté. L’idée d’avoir des ambiances nocturnes les plus généreuses possible avec des budgets serrés, et qui le seront de plus en plus, résume la frugalité. » Cette frugalité s’exprime jusque dans les supports d’éclairage. « Aujourd’hui, la réponse, c’est indéniablement le bois massif, en se souciant bien évidemment de la ressource. »
TMC Innovation

Exploration technique

Quels bénéfices ? Quelles essences ?... Maxime Baudrand, prescripteur bois construction chez Fibois, a présenté les atouts du bois, notamment sa capacité à stocker le carbone (50 % de sa composition), la diversité des espèces disponibles (190 espèces différentes en France)... « Chacune a ses propriétés et répond à un usage spécifique. Par exemple, le Douglas, largement planté dans les années 1960-1970, est polyvalent. Il est très durable », a-t-il insisté, pointant une tranche du résineux exposé sur le plateau. « On observe bien la partie centrale, le duramen, et la partie extérieure, l’aubier où circule la sève. La nature fait bien les choses car le Douglas, en l’occurrence, va secréter des substances de type résine qui colorent cette partie centrale et lui apportent une durabilité naturelle. Car la résine est ni plus ni moins qu’un insecticide et un fongicide naturel. » Si la durabilité naturelle existe, il est toutefois possible de traiter le bois pour maximiser sa durée dans le temps. Il est donc primordial de clarifier les usages pour définir la meilleure essence avec, pour références, des labels de type PEFC et FSC, sans se diriger vers des bois exotiques.
 
Après le Douglas, d’autres essences ont été évoquées, notamment le robinier, très résistant, durable mais tordu et présentant des fissures. Rozenn Le Couillard s’est juste permis une remarque au sujet de cette essence : « Le support d’éclairage doit-il être forcément rectiligne ? » Bonne question. À voir dans le prochain catalogue des fabricants ! En attendant, TMC Innovation en a profité pour présenter le support d’éclairage Buho (signifie ‘hibou’ en espagnol) et ainsi conclure la table ronde. « C’est un mât en bois brut français, réutilisable en fin de vie, drainant par son design, et sans traitement. Il possède une embase en acier (réutilisable également), incluant toute son ‘intelligence’. Son bilan carbone est optimal (ACV de – 40 % par rapport à un mât en acier) et son bilan économique est des plus acceptables sur le marché (...) Buho est l’aboutissement de notre capacité à innover dans un contexte de décarbonation dans l’aménagement de l’espace public », a-t-il évoqué en terminant la présentation. 

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