Se protéger contre les nuisibles est une obligation de santé publique : elle est inscrite dans les règlements sanitaires départementaux. Cette mesure s’applique aux particuliers comme aux collectivités, et impose des « opérations de désinsectisation et de dératisation » dès lors qu’il y a nécessité. C’est le cas pour le rat brun ou surmulot (Rattus norvegicus), le rat noir (Rattus rattus) et la souris domestique (Mus musculus), trois espèces soumises à lutte obligatoire sous certaines conditions, qui surpleuplent nos villes de façon particulièrement problématique. Dans un cadre règlementaire bien défini, il s’agit alors, pour l’intérêt public et le bien-être des habitants, de mettre en place des plans de lutte efficaces combinant les différents moyens à disposition : moyens d’hygiène préventifs (produits de mise en étanchéité, mousses et mastics, films de protection des gaines électriques, générateurs d’ultrasons …), moyens de lutte non chimiques (pièges mécaniques, électriques et multiprises, détecteurs de présence …), moyens de lutte chimique (rodenticides formulés à partir d’anticoagulants, pour tous les rongeurs, ou d’alphachloralose pour les souris)…

 

Dernièrement, la règlementation s’est encore durcie pour favoriser les méthodes prophylactiques (prévention). Lors des derniers renouvellements des AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) des anticoagulants autorisés, qui ont généralement une durée de 5 ans, l’appâtage permanent (‘Permanent Baiting’) en prévention ou surveillance a été interdit. Cela signifie qu’une analyse de la situation de consommation d’appâts rodenticides est obligatoire tous les 35 jours si la présence des rats ou l’efficacité du rodenticide ne sont pas avérées. Lorsque les rongeurs sont bien là, ces biocides doivent être particulièrement efficaces sur ce laps de temps. Un changement pour éviter les risques d’intoxication d’espèces non ciblées et le développement de la résistance aux anticoagulants. 

 

Il est obligatoire, pour des usages en intérieur et en extérieur, de placer des appâts formulés avec des produits anticoagulants (type grain, pâte ou bloc) au sein de boîtes ou postes d’appâtage, afin que ceux-ci ne soient pas accessibles aux enfants et aux animaux non-ciblés.

Ainsi, des sociétés propose des boîtes de capture pour maîtriser la population de rongeurs, aussi bien pour l’intérieur que l’extérieur, sans avoir recours aux produits chimiques. Certaines boîtes libèrent un arc électrique une fois le rongeur détecté et celui-ci meurt alors instantanément.

D’autres pièges mécaniques contiennent une tapette préfixée. L’amorçage du piège se fait depuis l’extérieur du poste, fermé en un clic, pour une manipulation sécurisée et rapide. 

Autre gamme : Edialux distribue les postes d’appâtage de ‘très haute sécurité’, afin de s’adapter à tous les contextes d’infestation. L’un d’entre eux, dénommé ‘Protecta Micro’ peut être installé partout grâce à son design très compact. La société propose également les postes d’appâtage sécurisés Protecta Sikedic, ou les pièges mécaniques Mini-Rex et T Rex.

 

Dans la logique d’interventions ciblées et d’une lutte raisonnée utilisant toujours moins de produits toxiques, des dispositifs très intéressants de pièges mécaniques ont été développés, notamment par la société Edialux. L’un d’entre eux est un grand compartiment rempli d’un mélange d’alcool, de paraffine et de substances alimentaires pour attirer les rats, tout cela masqué par un parement bois ou métallique discret. Les rats grimpent sur ce dispositif haut de 1 m et se noient.

Des capteurs ont également été développés : ce sont des détecteurs nouvelle génération multifonctions, fonctionnant sur pile et utilisant le réseau 4 G, qui peuvent se brancher sur des pièges. Ils permettent aussi bien de détecter la présence de rongeurs que de comptabiliser les captures. 

 

Il existe une offre pléthorique de rodenticides à base d’anticoagulants, se distinguant par l’appétence, l’efficacité, la rapidité d’action, la durabilité et la formulation (pâte, bloc, céréales, granulés, grains). De nouvelles technologies viennent remplacer l’ancienne génération de produits anticoagulants, avec une efficacité accrue pour limiter la quantité de produit utilisé. Des formulations optimisées ‘Single Feed (une bouchée suffit pour tuer le rongeur) aux blocs paraffinés, adaptés aux endroits humides comme les égouts, en passant par des pâtes molles très appétantes, même en cas de compétition alimentaire, les innovations pour les utilisateurs professionnels vont bon train. 

 

De son côté, Bayer propose Harmonix Monitoring, un appât placébo permettant d’ajuster les quantités d’appâts actifs en cas de présence de rongeurs. De même composition que les appâts actifs de la gamme Bayer rendant la consommation de ceux-ci plus rapide lors du changement, Harmonix monitoring contient aussi une substance fluorescente qui permet de visualiser les traces des rongeurs en marquant leurs excréments et leur urine. 

Certains produits sont composés de deux substances actives pour une efficacité polyvalente sur rat et souris. 

 

Enfin, des références reconnues sur le marché et formulées à partir de Bromadiolone dosé à 50 ppm sont distribuées par Edialux, à l’image de Notrac® Blox et Notrac Super Blox (spécial égoûts).

 

Voilà donc les tendances qui se dégagent, avec de nouvelles solutions arrivant régulièrement sur le marché, dans l’optique d’une lutte plus raisonnée. Le tout est de combiner, toujours de façon intelligente, les différents moyens de lutte, mais aussi de prévenir le problème par des gestes simples. 

 

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