Dès que l’on parle argent, le sujet est éminemment délicat, surtout lorsque d’un côté il touche les deniers publics et de l’autre le portefeuille des administrés… Dans une piscine publique, les tarifications décidées par les élus ne peuvent assurer l’équilibre de fonctionnement de l’équipement, sauf à mettre en place des prix très élevés, créant un effet d’éviction qui compromettrait l’accès du plus grand nombre à ce service public. C’est justement ce calcul qui est difficile : on ne peut pas effectuer un simple calcul de coût de gestion en ajoutant une marge. En effet, une piscine publique entraîne de fortes dépenses, il ne faut donc pas brader les prix. Mais c’est un service public qui doit rester accessible à un maximum de personnes.
La mise en place d’une politique tarifaire
Bien évidemment, le dernier mot revient aux élus de la collectivité qui ont en charge l’équipement puisque ce sont eux qui votent les tarifs en conseil municipal ou communautaire. Toutefois, avant d’arriver à cette ultime étape, il faut souvent plusieurs mois afin de proposer une offre cohérente. Il est nécessaire d’effectuer un réel travail d’analyse : non seulement des coûts de la structure, mais aussi des tarifs appliqués au sein des piscines situées à proximité. Il est important de réaliser un travail d’analyse financière de la structure afin de connaître le coût de chaque usager, sans qu’on puisse lui faire supporter 100 % de la somme.
La complexité d’une grille tarifaire
Entre les entrées à l’unité pour les enfants et les adultes, les carnets de 10, les abonnements au trimestre ou à l’année, le prix des activités, les éventuelles réductions pour certains publics… la grille tarifaire d’une piscine peut vite comporter des dizaines de tarifs… voire dépasser largement la centaine pour certains établissements ! Dans certaines villes, il existe un tarif entrée « habitant » et un pour les autres, en sachant que le premier est valable aussi bien pour les habitants, les personnes travaillant sur la commune ainsi que les élèves étudiant sur la ville.
Dans le cadre de l’apprentissage de la natation, de nombreuses collectivités donnent accès gratuitement à la piscine aux écoles primaires. De manière générale, concernant les scolaires et les clubs, le coût de cette mise à disposition gratuite, en termes notamment de charges d’exploitation et de pertes de recettes, est rarement valorisé dans une convention conclue entre la collectivité et l’établissement scolaire ou l’association. Or, il est indispensable que cette aide indirecte apparaisse dans le bilan d’activité de l’établissement, mais aussi clairement mis en avant auprès des principaux intéressés.
L’actualisation et l’harmonisation des tarifs
La fréquence d’actualisation des tarifs est très variable d’une collectivité à une autre. Le rapport de la Cour des comptes avaient d’ailleurs mis en avant certaines piscines qui n’avaient pas augmenter leurs tarifs depuis près d’une dizaine d’années… Généralement, cette revalorisation a lieu chaque année ou tous les deux ans au maximum.
Par ailleurs, la gestion intercommunale peut permettre de définir une politique tarifaire cohérente pour plusieurs équipements aquatiques. Elle favorise l’harmonisation des tarifs d’accès à une échelle proche du bassin de vie des usagers et peut limiter la mise en concurrence entre équipements voisins. À ce titre, certaines choisissent d’adopter une tarification unique, malgré les différences de prestations et de coûts entre les piscines.
Vous l’aurez compris, de la mise en place à l’actualisation, la politique tarifaire est une problématique incluant de nombreux enjeux, financiers comme politiques, entraînant des compromis inéluctables. Sachant que l’on peut toujours et encore travailler à réduire les dépenses en engageant notamment des investissements pour diminuer les coûts énergétiques.
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