Anticiper les périodes de sécheresse est une nécessité. Les événements climatiques récents ont d’ailleurs révélé les limites de certaines méthodes d’irrigation, impactant directement les végétaux et leur rôle potentiel dans la réduction des pics de chaleur. Que faire ? Augmenter les quantités ? Multiplier les fréquences d’arrosage ? Réponses.
Si l’homme et la faune peuvent modifier leur répartition spatiale pour se diriger vers des îlots de fraîcheur (parcs, jardins, forêts urbaines…), les végétaux en place sont incapables de migrer d’un point à un autre. Ils souffrent donc en silence (fermeture des stomates, limitation de la transpiration foliaire…). Conséquences : les feuilles se ramollissent, la floraison est perturbée et les végétaux perdent tout intérêt, aussi bien esthétique qu’écologique, alors même qu’ils constituent de précieux alliés pour lutter contre les pics de chaleur par l’intermédiaire de leur pouvoir rafraîchissant.
D’où l’intérêt d’arroser, mais intelligemment, c’est-à-dire prévenir les besoins en eau avant d’avoir recours à l’arrosage, pratiquer un arrosage de précision et favoriser des sources alternatives à l’eau potable pour l’arrosage des végétaux. En effet, 82 % des collectivités sont concernées par des arrêtés sécheresse (Source : Propluvia). Près de 60 % des collectivités du Nord, comme du Sud de la France, y sont confrontées régulièrement. A noter qu’une part plus importante des collectivités de la zone Nord de la France (27 %) est très fréquemment confrontée à la sécheresse, c’est-à-dire plusieurs fois par an ou pendant plus de 15 jours, que celles du Sud où seulement 10 % des collectivités doivent faire face à une telle situation. Du Nord au Sud, toute la France est désormais concernée par la sécheresse.
FORCER OU STOPPER L'ARROSAGE ?
C’est les premiers réflexes, mais les pires ! Encore trop de professionnels décident de couper l’arrosage en période de canicule par souci économique, surtout s’ils utilisent l’eau du réseau. C’est notamment le cas des couverts engazonnés. Or, c’est à ce moment précis que l’ETP (EvapoTranspiration Potentielle) journalière est maximale et que le végétal mérite d’être arrosé. C’est comme si nous, en tant qu’êtres humains, buvions moins en été ! Par ailleurs, ils pensent que le gazon, même brûlé, pourra repartir en automne ou au printemps prochain. Bien souvent, ce n’est pas le cas et un entretien supplémentaire s’impose (regarnissage, apports d'engrais…).
A l’inverse, d’autres préfèrent forcer l’arrosage, doublant, voire triplant les doses nécessaires. Certes, l’ETP, et donc les besoins réels de la plante augmentent, c’est évident, mais allez au-delà, c’est risquer de rendre le sol hydromorphe.
Il faut toujours veiller à ce que la RFU soit remplie à moitié. L’idéal étant au 2/3. Fort heureusement, les technologies actuelles viennent au secours de l’exploitant : les sondes d’humidité permettent, par exemple, de connaître la teneur réelle en eau dans le sol.
FRACTIONNER LES APPORTS
Exemple : une station météorologique, reliée ou non à un programmateur, indique que l’ETP cumulée sera de 7 mm pendant 5 jours. Est-il plus judicieux d’apporter 35 mm d’eau en une seule fois, ou fractionner les apports ? Les comportements à adopter dépendent fortement des végétaux et des capacités du sol. Un sol disposant de peu de capacité de rétention n’apportera rien à être inondé avant la sécheresse. Pire, les quantités d’eau apportées massivement seront lessivées. Il faut donc apporter de petites quantités, en fractionnant les apports toutes les 3, 6 ou 12 h ! Mais attention, tous les végétaux ne sont pas concernés. Lorsque la profondeur d’enracinement dépasse les 60 cm, il est préférable de ne pas fractionner les apports. En effet, pour un arbuste ou un arbre en place, le fait d’apporter de grandes quantités d’eau en une seule fois va permettre de remplir les réseaux microporeux en profondeur par capillarité.
A l’inverse, pour un gazon ou un massif de taille modeste, autant fractionner les apports, 6 à 7 fois/jour. Cependant, pour des massifs extensifs ou de grandes surfaces engazonnées, la mise en route du réseau étant plus lente et certaines stations de pompage sous-calibrées, autant réduire les apports.
NE PAS RECHERCHER L'OASIS
Quand l’emploi raisonné de l’eau ne permet plus d’arroser suffisamment, il est important que les mentalités des acteurs des espaces verts évoluent pour accepter que, en période de sécheresse, tout ne peut pas être arrosé et ressembler à une oasis. Les restrictions d’eau autorisent, d’une manière générale, que les surfaces ayant un impact sur le climat urbain, si minime soit-il, soient arrosées (gazon, arbres et arbustes). Quoi qu'il en soit, l’arrosage est un domaine complexe, qui demande du dimensionnement, des choix de produits (asperseurs, programmateurs...) et impose de respecter des règles techniques précises et éprouvées. C’est notamment durant des périodes critiques que l’on reconnait la qualité d’une bonne installation.
Des solutions et équipements d'arrosage sont visibles sur Placedupro.com