Il faut bousculer les lignes ! Du moins dans les services en charge de l’entretien des surfaces sportives, car le traçage, réglementé par les fédérations, n’est pas toujours l’opération la mieux réussie : les agents passent souvent trop de temps à cette tâche, certains sur-consomment de la peinture, d’autres pas assez, les tracés ne sont pas rectilignes, la blancheur éclatante des lignes vire rapidement au gris, des éclaboussures ne sont pas rares... D’où l’intérêt à ce que les agents techniques se questionnent quant à la pertinence de leur méthode de traçage.
Mesurer et préparer le terrain
Avant de tracer un terrain de grand jeu pour la première fois, les agents doivent repérer les lignes du terrain en tirant des cordeaux. C’est l’opération la plus chronophage : environ deux à trois heures avec une petite équipe de trois agents. Il faut sortir le décamètre et implanter les piquets (ou des repères type ‘Plifix®) qui serviront à tendre le cordeau. Dans le cadre d’un traçage d’un terrain de football, ils sont placés aux 18 intersections de lignes, ainsi qu’au niveau du point central et des penalties. L’idéal est de tirer le cordeau à l’intérieur ou, mieux, à l’extérieur de la ligne à tracer, laissant un espace libre pour les buses, qu’elles soient dans l’axe ou déportées sur la machine. Il est également possible de s’équiper d’un chariot dévidoir, qui permet de tirer un cordeau sur de grandes longueurs depuis une béquille. Les opérateurs gagnent ainsi du temps et de la précision dans les longs tracés.
Les différentes étapes du traçage
-le traçage du terrain doit commencer en partant du milieu de la ligne de touche (90 à 120 m de long), en direction de la ligne médiane (peu importe le côté) ;
-arrivé au bord du rond central (Ø 9,5 m), l’opérateur doit le tracer complètement, puis repartir sur la ligne médiane en direction de la ligne de touche opposée ;
-à partir du milieu de la ligne de touche, l’agent choisit ensuite un côté, gauche ou droit ;
-il prend une direction et trace la demi-longueur de la ligne de touche, avant de s’occuper du point de corner (rayon = 1 m) ;
-ensuite, il doit tracer la ligne de but, jusqu’à la première intersection (située à 11 m), amorçant la surface de réparation (16,5 m) ;
-la totalité de la surface de réparation doit être peinte ;
-une fois de l’autre côté, il convient de tracer la ligne qui mène au montant de la cage ;
-en cours de route, l’opérateur doit se charger de la surface de but, le dirigeant, à la fin, de l’autre côté, par où il est venu ;
-à partir de là, il doit tracer la ligne de liaison (11 m) avec la surface de réparation ;
-la machine doit être arrêtée (d’où l’utilité d’un système anti-goutte !) afin de terminer le traçage, de chaque côté, entre la surface de but et les montants des cages. Le point de penalty et la demi-lune de la surface de réparation ne doivent pas être oubliés ;
-de nouveau coupée, la machine permet à l’opérateur de repartir sur la ligne de but vers le second corner ;
-l’agent trace la ligne de touche jusqu’à l’intersection de la ligne médiane pour s’occuper de la seconde moitié de terrain en suivant la même méthodologie de traçage.
Principaux réglages des machines
Réglée en hauteur, la buse est la pièce déterminante d’une machine de traçage. Deux types de buses sont principalement utilisés : les dispositifs à turbulence, utilisant des peintures prêtes à l’emploi, et des systèmes ‘airless’, reprenant la technique de pulvérisation des pistolets à peinture utilisés dans le secteur du bâtiment et des routes. Ces derniers, qui consomment environ 5 à 6 L de peinture pour un stade de football, pulvérisent à 64 bars, contre 4 habituellement. Conséquence, la forte pression, mais le bas débit, peint la totalité du limbe, de la base jusqu’à la pointe. Les lignes blanches persistent ainsi plus longtemps.
Pour économiser de la peinture de traçage, il est possible d’utiliser des peintures concentrée basse consommation. Cette peinture ne se dilue pas, elle s’utilise telle quelle et contrairement aux ‘peintures prêtes à l’emploi’, 2 à 3 L de peintures basse consommation suffisent pour le traçage d’un terrain de football. Afin de réduire les consommations de peinture, les machines à débit proportionnel à l’avancement ont également un sérieux atout. Elles adaptent la quantité de peinture pulvérisée en fonction de la vitesse de travail.
Des robots ‘smart’
Mesurer et tracer les terrains sont trop chronophages et souvent, il y a un problème de mesures inexactes et de lignes irrégulières. Ainsi, il existe plusieurs modèles de robots autonomes pouvant tracer un terrain en une vingtaine de minutes. L’aide d’un robot permet d’économiser du temps et de gagner en précision et en rentabilité.
Parmi les sociétés proposant ce type de robots, mais aussi différentes machines et peinture de traçage, il y a FBD,
Expoline ou encore
Casal Sport.