D’après le Ministère du Développement Durable, la France produit environ 355 millions de tonnes de déchets par an (hors déchets industriels), dont 35 millions de tonnes d’ordures ménagères et assimilées, soit 538 kg/habitant et par an ! Autant de matières solides, recyclables ou non, qu’il s’agit de traiter et de revaloriser, pour peu que le tri sélectif soit effectué à bon escient par la population. Bacs jaunes pour les plastiques recyclables, poubelles vertes pour les matières organiques…
En un seul coup d’œil, le citoyen peut jeter et trier facilement ses déchets. Cependant, si la population est habituée à trier et stocker ses déchets dans l’espace privé, qu’en est-il dans l’espace public ? A priori, les pratiques ne devraient pas changer. Mais la réalité observée par les collectivités prouve bien souvent le contraire.
Les corbeilles vidées régulièrement restent toujours bien remplies, mais les caniveaux, ou bien encore les grilles d’arbres, les pelouses, les massifs… sont parfois considérés comme de véritables conteneurs à ciel ouvert. Alors la faute aux aménageurs des villes qui ne proposent pas assez de mobiliers rompus à la propreté urbaine, aux autorités publiques qui ne favorisent pas la tarification incitative et le tri sélectif, ou aux citoyens malveillants ? Tous seraient responsables. Pour autant, est-ce peine perdue pour les élus ? Bien sûr que non. Aujourd’hui, avec le renfort des campagnes de sensibilisation et la prise de conscience des enjeux de la consommation collective, la ville, les habitudes le mobilier urbain changent. C’est pourquoi, les concepteurs de mobilier proposent une nouvelle façon de concevoir et d’utiliser les corbeilles. Plus attractives, plus modernes, plus colorées, conçues spécialement pour le tri, les corbeilles de propreté, sont désormais prêtes à jouer leur rôle.
Formes et matériaux
Dans sa diversité, l’espace public impose parfois des contraintes qui laissent peu de place au végétal, mais aussi au mobilier. Pour inciter le réflexe ‘poubelle’ aux citoyens, les fabricants de mobilier proposent une grande variété de modèles afin de correspondre au mieux à chaque situation urbaine. Mais au juste, c’est quoi une corbeille ? Un couvercle fermé par loqueteau à ressort (optionnel), un montage sur charnière, un bac de réception et/ou de vidange, un habillage monté sur châssis (optionnel) et c’est tout ! Ce qui n’empêche pas les fabricants de proposer des modèles originaux et ‘attractifs’ ; Les collectivités disposent tout d’abord de corbeilles évasées, dites en ‘tulipe’, pour le plus grand bonheur des gestionnaires des espaces verts. Semblables aux poubelles extérieures visibles dans les banlieues résidentielles américaines, ces modèles ajourés sont utilisés un peu partout dans l’espace public, avec cependant une nette préférence pour les parcs et les jardins en raison de leur morphologie ‘végétale’ et de leur transparence dans le paysage. Sobres, classiques, mais fonctionnelles, les formes cylindriques ont toujours autant du succès. «Elles parlent à tout le monde». Tout comme les demi-cylindres qui trouvent aisément leur place contre un mur. Après les formes arrondies, les formes carrées. Souvent imprimés de motifs ou découpés au laser, les modèles carrés et les troncs pyramidaux s’adaptent à toutes les situations : angles de rue, le long des cheminements piétons, entrées d’établissements publics… Enfin, les corbeilles répondant aux exigences Vigipirate. Des structures minimalistes composées d’un cercle d’acier autour duquel est attaché un sac plastique translucide. Notons que la présence du bois et du plastique recyclé est de plus en plus tendance.
Le tri ludique
Jeter un déchet c’est bien, mais atterrit-il dans la bonne corbeille ? Papier, carton, plastique… tout ne se jette pas dans le même contenant ! D’où l’émergence de solutions innovantes qui permettent aux usagers de trier intelligemment et facilement leurs déchets. C’est l’exemple des peintures polyuréthanes qui habillent les couvercles. Le jaune pour le plastique, le vert pour le verre… Quoi qu’il en soit, le code couleur utilisé doit être clair et tout de suite compréhensible par l’usager. Et il faut bien l’avouer, ouvrir un couvercle coloré est bien plus agréable que de mettre la main sur une ouverture rouillée par le temps ! D’autres préfèrent encore séparer le bac de remplissage en deux compartiments, d’un côté les déchets non recyclables et de l’autre, les déchets recyclables.