Du pavé béton au porphyre, en passant par la pierre naturelle, les concepteurs des espaces publics ont à leur disposition une large gamme de produits, répondant spécifiquement à un domaine précis d’intervention : centre historique, piste cyclable, place urbaine, ruelle piétonne, ligne de TCSP (Transport en Commun en Site Propre)… En corrélation avec les impératifs économiques qui vont bien évidement guider les achats, les professionnels doivent sélectionner le meilleur produit présenté dans le catalogue des fabricants. Dimensionnement, teintes, granulométrie, capacité drainante, résistance à l’usure… la diversité ne manque pas ! Il faut donc faire le bon choix en fonction des lieux, des usages et des contraintes techniques du site d’implantation. Après, c’est aux concepteurs d’assurer le meilleur rendu esthétique en jouant sur le calepinage et les motifs pavés. Une opération de haute précision où le moindre faux pas peut s’avérer disgracieux dans l’espace public : des joints non alignés, une surface irrégulière… Quelques rappels s’imposent.
Préparation du fond de forme : généralites
Bien que les poses diffèrent selon la nature des modules, les fabricants de dalles et de pavés conseillent d’abord de commander un surplus de 5% pour compenser les pertes de coupe. Sur le terrain, deux types de pose sont référencés : sur chape de mortier et sur lit de sable, la première étant destinée à une pose directe sur une couche de ciment (135 L de sable, 25 L d’eau pour 50 kg de ciment). La deuxième, plus complexe, se déroule en plusieurs étapes. Tout d’abord, les poseurs doivent décaisser l’espace à paver jusqu’à atteindre un sol stable. En fond de fouille, une pente de 1 à 2 cm par mètre est prévue pour assurer le bon écoulement des eaux en direction des exutoires. Au-dessus, une couche de gravillons concassés (0/20-0/32), d’épaisseur variable selon les profils, est étalée, notamment lorsque l’excavation a été trop profonde, puis compactée tous les 20 cm à l’aide d’une plaque vibrante. La pente minimale doit être maintenue. Éventuellement, un géotextile permet de séparer la couche compactée des couches de sable supérieures. Ensuite, des contrebutées, soutenues par des coussinets de béton maigre, doivent être positionnées de part et d’autre de l’ouvrage ou en substitution des bordures de fractionnement. Sur le concassé préalablement mis en place, une couche de sable stabilisé (0 / 2 - 0 / 5 mm) est repartie sur 10 cm en prévoyant une surcouche de 15%. Répartie uniformément sur la surface, la couche est ensuite tassée à l’aide de la plaque vibrante. La surface supérieure de la fondation doit être au niveau du cordage étirée entre deux contrebutées, moins l’épaisseur des dalles ou des pavés sélectionnés. A noter : utilisez des pavés dont l’épaisseur est supérieure à 6 cm s’il s’agit d’un espace carrossable ! Enfin, étendre et lisser à la règle une couche de pose de 4 cm, de même composition que la sous-couche en sable stabilisé, pour diminuer les petites différences d’épaisseur entre les modules. Après, en ce qui concerne la pose, libre cours à la créativité !
Calepinage : entre modernite et simplicite
Moderne ou traditionnel, l’agencement des pavés ou des dalles obéit à un schéma de pose précis. Les poses s’adaptent en fonction de l’environnement. Les larges panels de formats et de revêtements à disposition nous permettent d’habiller un espace en fonction de la typologie et de l’identité du site. Deux grands types de calepinage sont principalement utilisés : la pose linéaire et celle dite ‘en queue de paon’. La première, à joints décalés ou croisés, est plébiscitée sur des espaces contemporains à faible pente, avec des grands formats de modules, de préférence en béton ou en pierre naturelle. L’agencement est simple et rapide d’installation, tout comme les dispositions ‘en file’, une pose linéaire pour les petits modules pavés. Muni d’une massette, le professionnel n’a qu’à poser un à un les modules en commençant par un angle, et de suivre l’avancement de l’ouvrage en se positionnant sur les modules déjà mis en place afin de ne pas endommager le lit de pose. Si c’est la pose la plus simple, c’est néanmoins celle dont les défauts sont les plus redoutés, car un joint décalé par rapport aux autres est tout de suite disgracieux, même sur un ensemble de plusieurs dizaines de mètres carrés ! Pour ce type de pose, la précision l’emporte sur la créativité. Toutefois, l’applicateur peut opter pour une pose irrégulière, appelée également ‘sauvage’, pour rompre avec la linéarité des joints. A l’opposé, pour des sites traditionnels ou historiques, tels que des bourgs et des ruelles piétonnes, les poses aux formes arrondies semblent être privilégiées. Entre deux arêtes, la plus remarquée est sans doute la pose en queue de paon, un appareillage en mosaïque caractérisé par un agencement de petits pavés standards en arc de cercle ou en redans. Une forme plus harmonieuse qu’une pose en éventail, dont les points de rencontre des arcs sont plus marqués. Vous l'aurez compris, le calepinage est une question d'ambiance, d'architecture... et de goût !
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