Haletant d’un agrès à un autre, tenue en Lycra flashy, des sportifs amateurs ou aguerris empruntent régulièrement et à petite foulée les parcours sportifs hérités des dernières décennies, principalement installés à proximité ou à l’intérieur des grands parcs urbains. Si des installations comme des rondins de bois, des échelles à grimper ou des troncs sont encore visibles (les fameux ‘CRAPA’, pour Circuits Rustiques d’Activités Physiques Aménagés), de nouveaux équipements les remplacent aujourd’hui, avec un certain regain d’intérêt. En effet, l’émergence du sport-santé et du sport bien-être est un facteur sociétal qui multiplie le nombre d’utilisateurs et incite les collectivités à mettre à disposition des équipements supports d’activité physique. Selon différentes études, les Français souhaitent pouvoir exercer une pratique sportive de manière autonome et en plein air sans être licenciés ou adhérents à un club. D’autre part, les collectivités s’emparent aussi du plan ‘héritage 2024’, qui leur permet de bénéficier des subventions du CNDS (Centre National du Développement du Sport) dans le cadre de l’attribution de l’organisation des JO de 2024 à la Ville de Paris, pour construire de nouvelles installations.
DES PARCOURS SECURISES
Le fascicule Afnor FD S52-903, relatif à la sécurité (octobre 2009). Ce document s'applique aux parcours de santé en accès libre, constitués d’un ou plusieurs éléments destiné(s) à un exercice de culture physique, de musculation ou de mise en forme. Il indique également qu’un parcours de santé se définit comme un ensemble de modules disposés sur un itinéraire de marche et/ou de course à pied. Question sécurité, il spécifie des recommandations relatives à l’implantation de ces éléments et les informations relatives à leur enchaînement. Par exemple, les modules sont exclusivement des équipements sportifs de plein air et fixés de manière permanente. Seules les personnes de plus d’1,4 m y ont accès. Un module peut être constitué de plusieurs éléments, il s'agit alors d'une succession d'éléments similaires destinés à une même fonction (exemples : des pas japonais, des poteaux de slalom, des haies fixes). Ce document, très spécifique aux parcours de santé, reprend des exigences générales de sécurité (absence de zone de coincement de doigts, de têtes), des exigences relatives à l’installation (zone d’évolution minimale de 1 500 m autour des modules) ou encore des exigences sur l’affichage obligatoire et la maintenance des équipements.
Autre référence : la norme EN 16630. Plus récente et plus exigeante en termes de sécurité, cette norme est en revanche moins spécifique aux parcours de santé, car elle traite des appareils de fitness au sens large. Concrètement, elle spécifie des exigences de sécurité générales relatives à la fabrication, à l’installation, au contrôle et à la maintenance des modules fixes d’entraînement physique (fitness) de plein air en accès libre. Par exemple, les modules d’entraînement physique sont destinés aux adolescents et aux adultes ou aux utilisateurs mesurant plus de 1 400 mm et visent à promouvoir l’activité physique par le biais d’exercices réalisés sur les modules. Dans les faits, la norme EN 16630 tend à se généraliser et à être la référence pour l’entraînement physique de plein air.
ORGANISATION D'UN PARCOURS SPORTIF
Le déroulement d’un parcours de santé doit être progressif et idéalement issu d’une concertation avec des professionnels. Le parcours de santé se déroule en quatre modules : l'échauffement, la coordination/équilibre, le renforcement musculaire et les étirements avec un retour au calme. D’une manière générale, les agrès proposés (slalom, poutre d’équilibre, ‘saute-mouton’…), de difficulté croissante et distancés tous les 100 à 200 m, permettent d’augmenter progressivement le rythme cardiaque du pratiquant avant qu’il entame, avec sérénité, des exercices fondamentaux de musculation à la barre fixe ou sur des échelles horizontales, à savoir des tractions, des dips… Des planches romaines sont aussi proposées. Dans tous les cas, les modules disposés tout au long du parcours permettent de travailler aussi bien les membres inférieurs que supérieurs. Au départ et à l’arrivée d’un parcours en boucle, on peut ajouter une station d’échauffement/étirement. Par contre, si le débutant préfère avoir à disposition toutes les machines au même endroit, le sportif aguerri sera friand des parcours de santé. De l’avis circonstancié de beaucoup de fabricants, de collectivités et d’utilisateurs, il faut de tout ! Parfois combiner les équipements entre eux. Les parcours de santé connaissent effectivement une deuxième jeunesse avec des tracés parfois différents : hybridation avec des équipements de musculation fitness ou de stretching, nouveau design, nouveaux matériaux (l’acier a tendance à remplacer le bois)… Point important, chaque atelier/module doit être livré avec un panneau individuel de consigne qui indique les mouvements à effectuer (par le biais d’un pictogramme, d’un texte ou d’un QR Code renvoyant à des vidéos), le nombre de séries conseillées, le niveau de difficulté et un code couleur qui permet de visualiser instantanément la difficulté : vert, niveau débutant ; rouge, niveau intermédiaire ; noir, niveau difficile. Par ailleurs, il est vivement recommandé de mettre en place un panneau général d’information à l’entrée du parcours, panneau qui présente le parcours dans son ensemble, sa distance, sa difficulté, les consignes de sécurité sur la santé et l’usage, les coordonnées du gestionnaire et un numéro de téléphone en cas d’accident.
Beaucoup de sécurité, de pédagogie pour certainement beaucoup d’efforts physiques… C’est l’objectif de tout parcours sportif.
Voir des références produits dans la rubrique : Aires de jeux