Dans les entrepôts des centres techniques, il y a toujours un ou plusieurs broyeurs qui tiennent compagnie aux tondeuses et aux micro-tracteurs. Et depuis quelques années, ces machines sont très présentes sur le terrain, au plus près des travaux d’élagage ou de taille. Pourquoi ? Tout simplement parce que le broyage réduit considérablement le volume des déchets verts (jusqu’à 5, 10, 20 fois selon les modèles) avant qu’ils ne soient valorisés dans les massifs comme paillage, compost ou combustible pour le chauffage d’un bâtiment technique par exemple.
Polyvalent, le broyeur est devenu indispensable pour répondre aux enjeux économiques et écologiques des Villes. Les agents le plébiscite, car il réduit considérablement le travail, la pénibilité des travaux, les trajets en déchetterie... Encore faut-il qu’ils s’équipent d’un modèle adapté à leurs besoins ! Ce qui n’est pas toujours le cas, car il y a les ‘convaincus’, satisfaits des prestations, et les ‘mécontents’, qui ne remettent pas en doute l’intérêt du broyage, loin de là, mais la correspondance entre les capacités du broyeur qu’ils possèdent et leurs besoins réels sur le terrain. Alors, pour ne pas foncer tête baissée dans l’achat d’un modèle plutôt qu’un autre, regardons d’un peu plus près les paramètres et les détails techniques qui ont guidé le choix des collectivités ‘satisfaites’ de leur broyeur...
Une question de budgets
En haut de la liste qui guide le choix des collectivités à opter pour tel ou tel modèle, telle ou telle marque : les budgets d’investissement accordés à l’achat du matériel. Car entre un budget de 10000, 20000 ou 30000 € TTC, les modèles à disposition sont différents dans leurs caractéristiques et ne correspondent pas toujours aux souhaits des agents. Si les budgets, non extensibles, sélectionnent un type de broyeur, peut-être vaudrait-il mieux revoir les méthodes travail, qui définissent les besoins...
Bien lire les rendements annonces !
Les gestionnaires doivent être attentifs aux caractéristiques données par le constructeur. Prenons l’exemple des rendements. Les données affichées sont à prendre avec beaucoup de précaution. En effet, elles ne sont pas toujours exprimées clairement, ni sur la même base (volumes entrants ou volumes sortants). Ce rendement peut varier aussi en fonction des produits, du type de chantier, du nombre d’opérateurs. Mais il semblerait que le marché se situe sur un rendement (produits entrants) de 20 à 30 m3/h. Dans tous les cas, les agents ne veulent pas perdre de temps. D’où la nécessité d’être équipé d’un broyeur sachant travailler rapidement, avec un rendement élevé. Tout cela repose sur l’agressivité des éléments de coupe, mais aussi des rouleaux et des tapis ameneurs. Les trémies déportées ou bien encore les rouleaux d’alimentation dotés de spires permettent également d’avaler de grandes longueurs de branches dans l’axe du rotor.
Attelage et maniabilité
Les agents techniques utilisent autant les attelages ‘tête de lapin’, 3 points sur la prise de force d’un tracteur que ceux disposés sur ridelles. Là encore, tout dépend des besoins. Des Villes optent pour des broyeurs multi-végétaux qui s’accrochent sur des ridelles à l’arrière de notre camion à l’aide d’un simple vérin. Ils optent pour ce système d’attelage car, pour eux, les châssis routiers sur remorque ne sont pas facilement transportables dans les ruelles et les passages étroits des communes. Néanmoins, les châssis routiers sur remorque sont très demandés en raison de leur facilité d’accroche sur des véhicules existants et de leur maniabilité sur le terrain. Question maniabilité, deux agents peuvent aisément déplacer un broyeur sur remorque d’1,5 t au niveau des zones de chantier ; par contre, tout seul, la tâche devient compliquée, excepté sur du goudron ou des profils plats. Pour les broyeurs compacts, distingués par un guidon de direction et une paire de roues d’environ 40 cm, le problème ne se pose pas. Ils sont moins puissants mais plus maniables. Certains constructeurs ajoutent une troisième roue au centre de l’essieu, visible sous la trémie, pour améliorer davantage la maniabilité de la machine sur tous les terrains. A noter : les broyeurs inférieurs à 750 kg n’obligent pas l’agent à passer son permis E ! Enfin, du côté des broyeurs 3 points, il convient de noter que là où le tracteur passe, le broyeur aussi, ce qui peut être un sérieux avantage sur certains chantiers, à l’instar des modèles sur châssis routiers possédant pour certains des voies sur chenilles, véritables ‘tout terrain’.
Qualité de coupe
Un critère évident. Là encore, tout dépend des objectifs. Pour réaliser du compost, les fléaux sont particulièrement adaptés car ils vont générer des copeaux plus grossiers en apparence, plus longs et défibrés, ce qui facilite la décomposition du broyat. Ils vont aussi broyer toutes sortes de végétaux, aussi bien secs qu’humides. Ils ont aussi l’avantage d’accepter des corps étrangers sans endommager le système. Par contre, les broyeurs à couteaux, produisant généralement des broyats assez fins, malgré tout facilement valorisés en compost, sont plus appropriés pour réaliser des copeaux de paillage. La solution couteaux ‘et’ fléaux ? C’est possible ; ces rotors génèrent des broyats utilisés souvent comme BRF. Pour la production de plaquettes, les systèmes à couteaux et les rotors à disques sont utilisés ; après, cela dépend du calibre souhaité des plaquettes.
Dernier paramètre d’importance : le diamètre d’acceptation du broyeur. Pour un usage urbain, il faut compter environ 15 cm. Au-delà, c’est bien (on peut même aller jusqu’à 100 cm !), surtout si les agents doivent broyer des grosses sections... Mais en présence de déchets de taille et d’élagage, un broyeur acceptant des branches d’environ 15 cm de diamètre est suffisant. Encore un détail qui prouve que les gestionnaires des espaces verts doivent définir leurs besoins avant d’acheter un broyeur...