Premièrement, il faut savoir si la dégradation du sol amortissant constatée lors des contrôles annuels (et obligatoires !) engendre un problème de sécurité. C’est notamment le cas des zones de réception des toboggans, des balançoires... Si le test HIC est négatif, indiquant une capacité amortissante insuffisante, la rénovation du sol s’impose. Et peu importe la cause (affaissement ou mauvaise épaisseur de mise en œuvre par l’installateur), l’intervention est urgente ; la responsabilité de la collectivité étant en jeu lors d’un éventuel accident. A ce stade, une solution est envisagée : les techniciens de la régie rajoutent une épaisseur de sol, appelée topping. Techniquement, l’agent en charge des aires de jeux, muni d’un cutter à lame fixe, découpe l’intégralité de la zone affaissée et d’épaisseur insuffisante. A sec, il applique une résine en polyuréthane au rouleau ou au pinceau pour accrocher le nouveau topping (par temps sec, sur un support propre). A noter : des kits de réparation sont disponibles pour faciliter la tâche, notamment si la sous-couche doit aussi être rénovée. La mise en œuvre du topping est simple : il suffit de mélanger les granulats avec de la résine dans un seau (ou un malaxeur si les quantités sont plus importantes) et de couler le tout dans la zone préalablement découpée. Attention à ne pas ensevelir les ressorts et systèmes rotatifs des équipements lors du talochage du topping, ce serait ajouter un problème au problème.
Régie ou prestataire ? Au choix, bien que le prestataire soit à coup sûr la garantie d’un travail bien fait, surtout si l’intégralité du sol doit être refaite. En faisant appel à un prestataire, c’est aussi l’occasion pour le gestionnaire de multiplier les réparations dans toutes les aires de jeux de la ville ; en effet, il y a rarement qu’une seule zone dont l’épaisseur laisse à désirer. Cependant, les petits ‘bobos’ du sol souple peuvent être réparés efficacement par les agents, pour peu qu’ils connaissent les étapes de mise en œuvre d’un sol amortissant, étape par étape, en distinguant par ordre chronologique le support, la base (sous-couche) et la couche de finition (topping). Par exemple, il ne faut pas découper le sol amortissant jusqu’au support si le topping est seulement endommagé.
Si le gestionnaire constate des dégradations diverses, des désagrégations, des fissures ou des bulages, inutile de vouloir tout réparer. Ces problèmes sont souvent causés par une mise en œuvre défaillante (exemple : dosages incorrects), par l’utilisation de matériaux de mauvaise qualité, par des conditions météo défavorables. Même si une désagrégation est visible à un endroit précis, et en particulier si ces problèmes apparaissent peu après la mise en œuvre, c’est le signe que l’intégralité du sol subira, à terme, les mêmes conséquences. La réfection intégrale du sol est alors nécessaire, ce qui sera aussi coûteux qu’une multitude de petites réparations qui, d’ailleurs, ne résoudront pas le problème. Autre conseil : rien n’empêche le gestionnaire de faire jouer la garantie de l’installateur, le plus souvent comprise entre 2 et 5 ans, pour espérer que les réparations soient à sa charge.
Si le sol se décolle en périphérie, c’est peut-être la conséquence de trop fortes chaleurs, un manque de primaire d’accroche ou tout simplement un sol trop dégradé, s’effritant à la moindre sollicitation. L’absence d’un support en béton en périphérie est aussi un facteur de décollement. Dans ce cas, l’installation d’un solin en béton peut être envisagée, notamment en présence d’un support en enrobé. Néanmoins, cette solution est temporaire. C’est l’adjonction de sol souple justement sans solin béton qui est temporaire. Avec un solin béton, le sol repose sur support dur et plan.
Si des actes de vandalisme sont avérés, des découpes, suivies d’un retopping, ou des rustines règlent le problème. Ces réparations sont aussi l’occasion de couler des motifs si les découpes sont soigneuses. Beaucoup évoquent le fait que les motifs présents sur les sols souples limitent les actes de dégradation. Comme quoi, la créativité peut être source d’économie...