En observant les créations présentées par les designers et les fabricants lors des grands rendez-vous du mobilier urbain (Biennale du design de Saint-Etienne, ‘Forme Publique’ dans le quartier de La Défense, salons professionnels en tout genre…), il est des bancs qui, aux beaux jours, attirent l’œil plus que d’autres par leurs lignes élégantes, leurs courbes délicates, leurs couleurs, sobres ou flashy, mais aussi le matériau qui les compose. Si l’acier est le plus utilisé, pour des raisons évidentes de résistance mécanique, le bois est particulièrement apprécié des citadins. De teintes et de veinages variables, d’un toucher des plus agréables et d’une finition toujours bien travaillée, le bois rappelle la nature et l’environnement dans lequel il est intégré. D’où la préférence des collectivités pour du mobilier urbain en bois, notamment des bancs, sur lesquels les citadins peuvent apprécier le contact quasi charnel de la matière. Son charme opère à tous les coups : par l’intermédiaire des bancs en bois, les populations se rencontrent, profitent d’un instant de quiétude et papotent. Cependant, si pour les assises et les dossiers, le bois est toujours le matériau le plus confortable, grâce à ses propriétés d’inertie thermique supérieures à celles du métal, il convient toujours de raisonner le choix du modèle et du matériau en fonction de l’usage auquel on destine l’assise et du lieu où on l’installera. Bois et métal répondent à des attentes spécifiques différentes.
QUEL BOIS ?
Il existe deux catégories de bancs : ceux composés exclusivement de bois, qui s’intègrent parfaitement dans des environnements naturels (parcs urbains, sentiers forestiers, zones extensives, parcours de santé…), et ceux qui conjuguent structures métalliques (assise, dossier, piétements…) et habillage en bois. Premières questions que se posent les gestionnaires de l’espace public : quelle(s) essence(s) privilégier ? Quelle(s) classe(s) de bois utiliser ? Tout d’abord, l’essence importe peu : qu’il s’agisse de résineux, de feuillus ou de bois exotiques, pourvu qu’elle présente une durabilité naturelle suffisante face aux agents de destruction biologiques (norme NF EN 350). Cette durabilité, qui est liée à la présence de certaines matières comme les tanins, varie selon les essences et l’humidité contenue dans le bois. Pour faire le lien entre la durabilité d’un bois et son usage, 5 classes d’emploi ont été définies (norme NF EN 335). Par exemple, la classe 1 (certains bancs en bois brut issus de grumes de récupération sur un chantier sont concernés) correspond à une très faible durabilité naturelle (taux d’équilibre hygroscopique compris entre 6 et 12 %).
Deux labels permettent de déterminer la provenance du bois :
- Le PEFC (Programme of the Endorsement of Forest Certification) a pour but de promouvoir des pratiques forestières compatibles avec la protection des ressources en bois. Cette certification garantie une gestion contrôlée des forêts et la transparence des étapes de transformation. Apposé à un mobilier en bois ou en partie composé de bois, le logo PEFC indique que ce produit est constitué d’au moins 70 % de bois issus de forêts certifiées PEFC. Voici quelques engagements du PEFC dans les forêts : favoriser la diversité des essences, ne pas recourir aux OGM, ne pas utiliser des fertilisants ou des produits phytosanitaires, surveiller la santé et la vitalité de la forêt…
- Le FSC (Forest Stewardship Council) a pour objectif d’encourager de manière constructive les initiatives de gestion forestière socialement, écologiquement et économiquement responsables, en les rendant visibles et crédibles par un label apposé sur les produits issus de forêts certifiées. Le logo FSC signale à la collectivité que le produit correspond à un cahier des charges clair, transparent et vérifié par des certificateurs indépendants, avec la caution des plus grandes ONG environnementales (WWF, Greenpeace…). Il permet ainsi d’identifier le bois et ses produits dérivés ou des produits issus d’une forêt bénéficiant d’une gestion forestière respectant les principes du développement durable.
QUELLE(S) FINITION(S) ?
En général, les bois sont rabotés et rayonnés avant de passer en finition. Toutes les parties bois des mobiliers sont réalisées en chêne, en frêne... Essence réputée pour sa noblesse et sa robustesse, le chêne présente l’avantage de garantir une provenance locale, les entreprises contribuent ainsi à la réduction de l’impact carbone. Dans la continuité de cette démarche environnementale, la protection des pièces en bois s'opère en trois phases, sans solvants, ni filmogènes (saturateur, anti-remontée de tanins et lasure translucide teintée). Le toucher est ainsi soyeux et l’aspect naturel est garanti par la visibilité des veines du bois. D’autre part, avec un entretien régulier, le mobilier conserve un aspect qualitatif dans le temps. Pour que le toucher et le visuel soient plus agréables, le bois est raboté puis poncé sur les quatre faces dans certaines entreprises, avant de recevoir un traitement de finition par saturateur à base aqueuse.
Les collectivités doivent donc être attentives au process industriel des bancs en bois afin de s’assurer du sérieux de l’entreprise et des caractéristiques annoncées sur les fiches techniques.