La période de confinement, et la fermeture des établissements recevant du public depuis le 14 mars dernier, a entraîné une gestion très spécifique des piscines publiques. Une réorganisation a été nécessaire dès les premiers jours : tant en interne qu’au niveau des prestataires extérieurs.
Assurer la maintenance de l’équipement
La majorité des responsables de piscines publiques ont mis en place une
maintenance technique de leur établissement.
Dans un premier temps, il était important d’effectuer quelques réglages, notamment concernant le
traitement de l'eau. Par exemple, la pollution apportée par les baigneurs étant absente, il est possible de passer le taux de chlore libre actif, habituellement en moyenne autour de 0.7 à 1 mg/L, à 0,4 à 0,6 mg/L (pour les bassins sans stabilisant), mais aussi espacer davantage les lavages de filtres : un toutes les deux semaines plutôt qu’une fois par semaine (exemple pour les filtres à sable).
Cette continuité de service était indispensable afin d’éviter les problèmes de remise en service que pourrait entraîner un arrêt total de maintenance. Par exemple, l’arrêt prolongé des pompes (y compris les pompes de jeux) peut entraîner de la corrosion superficielle et augmenter le risque qu’elles se bloquent et cassent au moment du redémarrage. De même, maintenir la circulation de l’eau ou de l’air dans la masse filtrante du système de filtration de l’eau évite que le sable reste immobile et ne s’agglomère. De plus, l’arrêt du traitement d’eau peut engendrer des cristallisations dans les tubbings et les cannes d’injection et des casses au moment de la remise en route.
La gestion des arrêts techniques
Avec cette coupure imposée, de nombreux gestionnaires se sont posés la question d’en profiter pour réaliser leur arrêt technique annuel (même si certains en font encore deux par an), notamment pour vidanger les bassins et réaliser quelques travaux. Dans le cadre de la préparation de la réouverture, il est important d’effectuer ces arrêts techniques, lorsque le personnel et le matériel sont disponibles, afin d’éviter de fermer de nouveau les établissements dans quelques semaines.
Lors des arrêts techniques, plusieurs opérations doivent être effectuées, notamment en ce qui concerne le matériel, notamment
les appareils de mesures pour le traitement d’eau : les sondes ampérométriques à membrane, les électrodes de pH, les pompes doseuses…
Avant la réouverture, il est nécessaire d’effectuer un bon lavage des filtres et vérifier les différents paramètres : pH (entre 6,9 et 7,7), taux de chlore libre actif (compris entre 0,4 et 1,4 mg) et teneur en chlore libre disponible (en cas de stabilisant) au moins égale à 2 mg/litre. Il faut également rééquilibrer l’eau en vérifiant le Titre Hydrotimétrique (TH) et le Titre Alcalimétrique Complet (TAC) qui doivent être compris respectivement entre 10 et 20°F et entre 10 et 30°F.
La gestion du traitement d’air
Dans le cas où les gestionnaires ont profité de ces semaines de fermeture pour effectuer leur vidange annuelle, l’ensemble des
systèmes de traitement d’air a pu être arrêté. Dans le cas contraire, il a fallu passer les
centrales de traitement d’air (CTA) en petite vitesse (réduction importante du débit d’air) afin de réduire les consommations d’électricité (réduire de 10% le débit d’air d’une CTA, c’est réaliser une économie d’électricité de l’ordre de 30 % sur les ventilateurs). De plus, réduire les débits d’air neuf en raison de la non fréquentation de l’établissement a permis de diminuer les consommations d’énergie primaire (gaz, réseau de chaleur, biomasse) liées au réchauffage de l’air neuf introduit.
Juste avant la réouverture de la piscine, il est conseillé de nettoyer les caissons des centrales de traitement d’air.
Le nettoyage des bassins et des espaces annexes
Lorsque les bassins sont restés en eau, même sans baigneurs, il est nécessaire de les nettoyer. De la même manière,
les espaces annexes (douches, vestiaires…) doivent continuer à être entretenus. Juste avant la réouverture, il sera indispensable de nettoyer en profondeur avec un détergent alcalin et un détergent acide (pour enlever les traces de calcaire) à l’aide d’un balai brosse ou d’une autolaveuse, puis de rincer et enfin d’utiliser un désinfectant sur l’ensemble des surfaces.
Cette bonne gestion des différents espaces favorisera une réouverture plus sereine une fois que les nouveaux protocoles auront été mis en place… et que le gouvernement aura donné son accord !
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