Après chaque épisode caniculaire, de jeunes arbres ne survivent pas l’année suivante, faute d’un arrosage efficient. Autant dire, des plantations et donc des investissements perdus pour les collectivités. Comment assurer la reprise des plantations ? Comment rendre l’arbre autonome ? Voici des conseils avisés.
A la plantation, en raison d’une exploration racinaire réduite et d’un transfert hydrique très limité depuis les bords de la fosse, l’arbre est entièrement dépendant des apports en eau dans la motte. Si les précipitations naturelles sont suffisantes, pas de problème. Mais si les pluies font défaut, comme c’est souvent le cas en été et en automne, les arbres plantés seront soumis à rude épreuve. Notamment cette année, car bon nombre de jeunes arbres, qui devaient être plantés au printemps, ont été mis en terre tardivement suite aux semaines de confinement. D’où l’importance d’arroser les jeunes plantations avec méthode, ne serait-ce aussi que pour éviter de perdre les investissements réalisés par la collectivité : achat d’arbres en pépinières (françaises nous espérons !), intrants divers (amendements, systèmes de tuteurage...)... Et sans compter la main d’œuvre mobilisée !
Réaliser une cuvette sans drains
La confection d'une cuvette est un préalable nécessaire. En revanche, il faut éviter les cuvettes sous les grilles d’arbres en zones urbaines, l’eau risquerait de stagner. Pas de drains non plus ! N’oublions pas que les pépiniéristes proposent du végétal, du vert, de la vie, donc le plastique est à éviter dans le paysage. En effet, non seulement le plastique est à proscrire, mais les drains, déployés autour de la motte à la plantation, n’apportent pas l’eau à l’intérieur de la motte, là où les racines sont logées. Les drains empêchent aussi certaines racines de sortir hors de la motte. D’où la confection d’une cuvette sans drains, dont le diamètre est supérieur à celui de la motte (10 à 20 cm de plus). Hauteur de la cuvette : environ 20 cm. Durée de vie de la cuvette : 6 mois à 2 ans (pour peu qu’elle soit entretenue).
Que dire des systèmes goutte-à-goutte, ceinturant le sommet de la motte ? En présence d’un sol drainant, ce système aura tendance à ‘biberonner’ les racines, sans faire pénétrer l’eau à l’intérieur de la motte. Seules les racines les plus près du tronc seront arrosées. Du coup, on aura des arbres ‘poireaux’ sans racines d’ancrage, sensibles à la moindre tempête.
Volume d'eau à apporter
Prenons l’exemple d’un arbre de force 20/25, peu importe l’essence dont il est question. Les quantités apportées (eau de forage ou de récupération dans l’idéal) doivent être progressives :
- Année 1 : 50 à 100 L d’eau/arbre/arrosage, en privilégiant l’humidification de la motte ;
- Année 2 : 125 à 175 L d’eau/arbre/arrosage ;
- Année 3 : 150 à 200 L d’eau/arbre/arrosage, en privilégiant la périphérie de la motte car les racines sont supposées se développées au-delà.
Concernant les fréquences d’arrosage, les pépiniéristes recommandent entre 6 et 8 interventions par an. L’objectif est de forcer les racines à chercher l’eau en profondeur afin d’assurer un bon ancrage du sujet planté. Des arrosages en petite quantité et assez fréquents ne font que favoriser le développement des radicelles en surface. Pour plus de précision dans les fréquences et les périodes, il est aujourd’hui possible de connaître la disponibilité en eau du sol pour les racines. La mesure directe des forces de tension de l’eau dans le sol s’avère donc la plus pertinente. C’est le principe de la tensiométrie. Sur le terrain, des sondes tensiométriques, mesurant ainsi les forces de succion nécessaires pour extraire l’eau du sol, sont placées à des profondeurs correspondant respectivement à la zone d’enracinement.
Arroser le feuillage des persistants
En période de sécheresse, encore trop de professionnels oublient d’arroser le feuillage des persistants.
Le bassinage matinal des arbres, jusqu’à ce que l’eau coule sur les feuilles, est essentiel à chaque arrosage. En effet, l’hygrométrie créée va permettre de diminuer l’évapotranspiration des feuilles. Il augmente les chances de reprise de l’arbre de plus de 50 %. Surtout, ne pas attendre que les feuilles flétrissent pour arroser et bassiner, car il est déjà trop tard. Au-dessus d’un certain seuil de sécheresse, l’arbre atteint un stress total, au point qu’il n’a plus la capacité, même après un arrosage copieux, de retrouver son état initial. C’est pourquoi, il est nécessaire d’arroser avant ce seuil critique et de respecter les fréquences d’arrosage. Alors n’attendez plus, bassinez les feuilles de vos jeunes arbres dès cet été !
Et en cas de sécheresse, des solutions existent... N'oublions pas aussi que la
tensiométrie est un service supplémentaire pour l'arrosage de précision.
Des solutions et équipements d'arrosage sont visibles sur
Placedupro.com