Au lendemain du confinement et Alors que le prochain tour des élections municipales se tiendra le 28 juin prochain, les Français ont revu leurs priorités durant le confinement. Ils sont ainsi 8 sur 10 (78 %) à déclarer qu’accorder plus d’importance aux espaces verts en ville doit être une priorité.
Un chiffre en forte progression depuis les dernières élections locales : il y a 4 ans, 6 Français sur 10 (61 %) souhaitaient que la création de nouveaux espaces verts soit la priorité n°1 des futurs édiles. (étude Ville en vert, ville en vie - IFOP pour l’Unep, 2016).
Cet appel aux élus et futurs élus est porté unanimement par l’ensemble de la population. Si les citadins des grandes agglomérations sont un peu plus nombreux que la moyenne (82 %, soit +3 points) à considérer les espaces verts comme une priorité pour les futurs élus locaux, 80 % des Français qui disposent d’un jardin privé souhaitent tout de même des villes plus vertes ; une conscience sans doute aiguisée par l’expérience des externalités positives du végétal sur le quotidien. Les plus jeunes se sont également emparés du sujet – les 25-35 ans sont 78 % à appeler à faire du vert en ville une priorité des politiques municipales.
CONFINEMENT : LES ESPACES VERTS ONT MANQUE AUX FRANCAIS
La crise actuelle a exacerbé le besoin, déjà présent, de profiter davantage des espaces verts en ville pour améliorer la qualité de vie : la grande majorité des Français (69 %) déclarent que les espaces verts leur ont manqué durant le confinement.
L’accès aux parcs et jardins a logiquement le plus manqué à la quasi-totalité des habitants des grandes métropoles (84 %, +15 points par rapport à la moyenne nationale).
Enseignement plus étonnant, les plus jeunes sont ceux qui indiquent avoir le plus souffert de la fermeture des espaces verts durant le confinement : 82 % des 18-24 ans indiquent que les parcs et jardins leur ont manqué.
Plus d’un Français sur trois (39 %) a d’ailleurs confié que son confinement aurait été meilleur s’il avait pu avoir accès à un jardin public ou un parc ; un chiffre qui grimpe logiquement à 56 % (+17 points) parmi les citadins logeant dans un appartement.
« Les citadins qui le pouvaient ont d’ailleurs préféré partir 'au vert' plutôt que de rester confiné en ville, sans contact avec le végétal. Les débats autour de la réouverture des parcs se sont multipliés au fil des semaines et faisaient clairement consensus. Les Français se sont rendu compte à quel point le vert en ville est une porte sur la nature indispensable à leur bon équilibre » analyse Jean-Pierre Gueneau, co-président de l’Observatoire des villes vertes et président d’Hortis.
UN BESOIN TRANS-GENERATIONNEL
Ce sondage révèle que l’importance accordée aux espaces verts par les politiques municipales doit répondre à une attente qui dépasse les générations. Les résultats battent ainsi en brèche plusieurs idées reçues concernant les habitudes de fréquentation des espaces verts par les plus jeunes notamment.
1/4 des Français (25 %) déclare s’être rendu dans un parc au moins une fois par semaine avant le confinement, et la moitié (53 %) s’y rendait au moins une fois par mois.
Les 24-34 ans sont ceux qui fréquentaient les espaces verts le plus assidûment : près des deux tiers y allaient au moins une fois par mois (62 %, soit + 9 points), et ils étaient 1 sur 10 à y aller quotidiennement (11 %) !
La proximité des parcs et l’offre des grandes villes facilitent l’accès à des espaces verts publics : 64 % des citadins des grandes agglomérations les fréquentent au moins une fois par mois, contre 30 % des habitants de communes rurales.
Le confinement n’a fait que renforcer un besoin déjà existant de vert en ville. En effet, la grande majorité des Français déclare qu’elle compte continuer à profiter des espaces verts autant qu’avant (61 %), voire plus souvent qu’avant pour 17 % d’entre eux !
ESPACES VERTS : UNE SOURCE DE BIENFAITS
L’étude révèle également les bienfaits liés aux espaces verts qui ont le plus manqué aux Français durant le confinement. Les bénéfices d’ordre esthétique, psychologique et social arrivent en tête, avant les usages sportifs ou familiaux.
Les parcs et jardins ouvrent une fenêtre sur la nature au milieu de la ville permettant de profiter d’un « cadre agréable » pour un gros tiers des répondants (38 %) et de s’y relaxer (36 %) alors que le sport et le besoin de faire jouer ses enfants ferment le classement (16 et 15 %). Les espaces verts semblent donc répondre à un besoin de respiration et d’évasion, plus qu’à une exigence fonctionnelle. Les Français souhaitent améliorer leur bien-être et leur cadre de vie avec les espaces verts, et ne les réduisent pas à des infrastructures monofonctionnelles.
Si les plus jeunes auraient aimer retrouver leurs amis au parc (pour 43 % des 18-24 ans), ils auraient surtout préféré y trouver une respiration (46 %) et s’y relaxer (46 % également).
« Durant le confinement, les espaces verts publics ont manqué aux Français car ce sont avant tout des espaces de liberté, d’évasion, de relaxation, tout ce dont nous étions privés. Cette période a fait prendre conscience à chacun d’entre nous l’importance d’avoir un contact avec la nature et que ce contact est indispensable pour notre bien-être. Au cœur de nos villes, posséder un extérieur, balcon, terrasse ou jardin, est un luxe, car peu d’immeubles en proposent. Dans ces conditions, les bienfaits offerts par la nature sont principalement apportés par les espaces verts, parcs et jardins publics » explique Laurent Bizot, co-président de l’Observatoire des villes vertes, président de l’Unep. « Les espaces verts en ville représentent donc la promesse d’une bouffée d’air, dans tous les sens du terme, quelles que soient les générations » termine-t-il.