Entrant en résonnance avec les considérations environnementales et climatiques actuelles, la nécessité d’infiltrer les eaux de pluie et d’offrir des surfaces perméables est un véritable enjeu, notamment dans les centres-bourgs et villages encore bien souvent nappés d’enrobé totalement imperméable, par ailleurs peu séduisant et attractif pour les visiteurs. Pour agir sur l’espace privé, le PLU est l’un des principaux leviers, en intégrant un coefficient minimal de surfaces perméables à respecter par les habitants, promoteurs, entreprises… Cela représente un engagement fort de la part de l’élu en faveur d’une gestion durable de la ressource en eau. La loi Alur agit dans ce sens concernant les zones de stationnements attenantes à une zone commerciale : pour limiter l’impact négatif de l’imperméabilisation des sols, cette loi divise par deux la surface de parking autorisée, et les surfaces de stationnement et parkings perméables comptent pour moitié moins de surface que celles qui sont imperméables. Sur l’espace public, en plus d’augmenter vos surfaces végétalisées (prairie, massifs, pelouses…), la réalisation de revêtements qui laissent l’eau s’infiltrer (allées piétonnes, pistes cyclables…) participe à réduire l’imperméabilisation des sols qui concourt, par ailleurs, à la création d’îlots de chaleur.
Dalles alvéolaires avec graviers
Grâce à leur structure en alvéoles, avec 95 % de vide, les dalles alvéolaires (en PEHD ou polypropylène) combinent infiltration à la parcelle et stabilité des circulations, en maintenant les graviers en place. Tout cela sans nécessiter de gros travaux et en utilisant des matériaux naturels, esthétiques et peu coûteux, tels que le gravier. Voici les conditions à respecter pour une pose réussie : • confection d’une sous-couche drainante : comme l’indique Nathalie Busin, responsable marketing chez Nidaplast, qui propose les dalles Nidagravel® : “après avoir décaissé sur l’épaisseur de la future fondation et des dalles, un géotextile peut être disposé sur l’arase. Ensuite, la couche de fondation est réalisée : sa constitution et son épaisseur varient en fonction du type de matériau utilisé pour le remplissage et de l’usage (allée piétonne, parking...) ”. En principe, la sous-couche est composée de graves de 0/16, 0/32 ou 0/40 mm, généralement de 5 à 10 cm d’épaisseur pour les zones piétonnes, contre 15 à 40 cm pour les espaces circulés ; • pose d’une couche d’égalisation : « il faut ensuite recouvrir la couche de fondation drainante avec une couche de nivellement, de 3 à 5 cm d’épaisseur et pentée à moins de 5 %. Ensuite, compactez l’ensemble ;
• bordurage : en fonction de la nature des bordures, il faut prévoir un dépassement de 1,5 à 2 cm au-dessus du gravier ;
• pose bord à bord à joints croisés (ou par chevauchement pour d’autres marques) : équipées d’un géotextile soudé, pour éviter que le gravier s’insère sous les dalles stabilisatrices et que les herbes indésirables poussent, il suffit ensuite de poser les dalles, en veillant à faire dépasser le géotextile sous les plaques voisines. Un ancrage mécanique n’est pas nécessaire » précise Nathalie Busin ;
• découpe des plaques : si nécessaire, les plaques se découpent facilement à l’aide d’une lame de cutter ou d’une disqueuse, pour s’adapter à toutes les configurations (contours des arbres, courbes des allées...) ;
• remplissage des alvéoles : « évitez le déplacement de charges mobiles sur le nid d’abeille avant remplissage. Privilégiez un gravier de tamisage type 6/10 (piéton) ou 8/15 (voiture). Répartir ensuite le gravier à l’aide d’un racleau » ajoute Nathalie Busin ;
• finitions et recouvrement : les graviers sont maintenus en place grâce aux plaques stabilisatrices, qui sont ensuite recouvertes d’une couche de finition de graviers d’au moins 2 cm, ce qui permet d’optimiser la durée de vie des plaques. Un damage peut être réalisé de manière à s’assurer du bon tassement de l’ensemble.
Revêtements à liants perméables
Autre solution, les revêtements de sol extérieur intégrant un liant drainant. A l’image d’Hydro Way® de JDM Expert. « C’est un mélange de granulats de marbre et d'un liant, coulé directement sur place, laissant l’eau s’infiltrer (1 L/m²/s). Ses avantages sont nombreux : une facilité d’entretien (empêche la pousse de mousses et d’adventices), ainsi qu’une bonne ventilation d’air au sol permettant un abaissement de la température du revêtement » explique Laura Tambourin, responsable marketing pour JDM Expert. Autre atout non négligeable : une rapidité de mise en œuvre, sans nécessiter de gros travaux. Retour sur les étapes de mise en place : - « pour une application sur terrain naturel, après avoir modelé et compacté le fond de forme, une couche de géotextile doit être disposée afin de conserver « l'effet drainant » sur le long terme ;
- pour assurer une assise solide, stable et drainante, une assise de concassé de 10 à 30 cm selon l’usage est ensuite mise en place, compactée par couche successive de 10 cm ;
- ensuite, vient la couche d’Hydro Way®, dont l'épaisseur dépend de l’utilisation (2 à 3 cm pour usage piéton, 5 cm pour les allées circulées). Elle est coulée à la façon d’un béton, sans pour autant nécessiter la réalisation d’une pente, car le revêtement est perméable, évitant alors les ravinements ou bien la stagnation de l’eau ; - concernant les bordures, celles-ci peuvent être réalisées en chaînettes de pavés ou bien avec des cornières en aluminium ou plastique » termine Laura Tambourin. Voici donc quelques conseils pour réaliser des allées perméables qui sont des aménagements vertueux en faveur de la protection et de la gestion de la ressource en eau.
Des spécialistes de la pose de revêtements perméables
Pour le Groupe Veridis, qui développe une gamme de revêtements drainants (280 L/m2/min), « l’élaboration et l’application de ces revêtements nécessitent une expertise professionnelle, afin de s’assurer de la bonne perméabilité des surfaces. Nous proposons ainsi la pose de ce type de revêtements 100 % respectueux de l’environnement, qui se positionnent en alternative crédible et écologique aux enrobés colorés et bétons désactivés. Ils sont composés de granulats finement sélectionnés et d’un liant organo-minéral issu de l’industrie agroalimentaire. Pour des questions de durabilité, un revêtement drainant carrosable est à éviter sur les zones de girations importantes, sous peine d’arracher les granulats » explique Yves Theron du Groupe Veridis. A noter que ces revêtements peuvent être mises en œuvre jusqu’à 20 % de pente.
Autres recommandations d’expert : « la condition essentielle à respecter est d’éviter l’application par temps humide et froid (<12 °C). De plus, une des étapes capitales est le malaxage. Après quelques années de tests avec différents moyens de production, nous nous sommes orientés vers un malaxage de type planétaire, avec pesée intégrée, afin d’obtenir un mélange prêt à l’emploi garantissant une ségrégation la plus faible possible » ajoute Yves Theron.
A savoir que dans cette recherche de moindre impact sur l’environnement, l’application se fait manuellement (ou éventuellement au finisseur ou mini-finisseur) et à froid, sans émanation odorante ou poussiéreuse, d’où un confort certain pour les équipes sur le chantier.
Pourquoi des surfaces perméables ?
Minérales ou végétales, les surfaces perméables répondent à des nombreuses préoccupations climatiques et environnementales, tout en s’avérant esthétiques et fonctionnelles :
- rechargement naturel des nappes phréatiques ;
- limitation de l’engorgement des réseaux lors des fortes intempéries, et donc réduction du risque d’inondations ;
- limitation du ravinement et de l’érosion des sols ;
- abaissement des températures locales et donc des îlots de chaleur ;
- diminution des surfaces imperméabilisés.