Une offre très variée de désherbeurs existe sur le marché. Voici des conseils avisés pour chaque type.
Les brosses : les fibres à l’attaque !
Premier conseil donné par les fabricants : choisir une brosse adaptée à la surface à désherber (enrobé, béton, pavés...), qu’elle soit disposée à l’avant d’un porte-outils mono-axe ou attelée à un triangle de tracteurs compacts (catégorie 0).
En effet, il existe plusieurs types de brosses selon les usages : pour les gros désherbages, pour un désherbage avec une meilleure finition ou encore pour l’élimination des petites graminées (y compris sur des surfaces souples).
Le choix des fibres est également important. Tout dépend du stade végétatif des adventices :
- en préventif, c’est-à-dire en présence d’herbes indésirables peu développées (stade ‘plantule’), les brosses mixtes, combinant des fibres métalliques et plastiques, sont préférées, à raison de 3 à 4 passages/an selon les conditions climatiques, le contexte géographique et la pression des adventices ;
- en curatif, pas le choix. Les profils mixtes sont efficaces, mais les adventices, déjà bien enracinées, méritent d’être éliminées par des fibres entièrement métalliques. Seul problème : les surfaces minérales, notamment les bicouches, s’érodent progressivement sous l’action répétée des brosses. Logique, car plus les herbes sont développées, plus elles possèdent des parties aériennes conséquentes qui demandent plus de puissance d’arrachage ! D’où l’intérêt de ne pas attendre la levée des adventices pour agir ! Surtout si la surface à désherber est récente ou composée de matériaux qualitatifs. A savoir qu’il est impératif de respecter la fréquence des passages avec le désherbage thermique, à savoir entre 5 et 7 passages par an pour un résultat satisfaisant. Avec le désherbage mécanique, on a davantage de souplesse. Si on reste plusieurs mois sans passage, le suivant permettra de retrouver un résultat satisfaisant. Toutefois, 2 à 4 passages par an constituent une bonne moyenne.
Dans tous les cas, passer d’une brosse à une autre est très facile, grâce notamment à un système de sections montées sur un plateau support. Quant au diamètre des brosses, il est déterminé par l’importance des travaux. Par exemple, Kubota propose une gamme de brosses mécaniques de 40 à 70 cm de diamètre, déportées ou non, adaptées pour tracteurs et porte-outils, dont la WKT7. L’idéal en milieu urbain. Certaines sont même adaptables sur pelle et bras d’épareuse.
Ces brosses permettent un désherbage des surfaces non pénétrables rencontrées en milieu urbain et en voirie : enrobés, trottoirs, caniveaux, zones pavées... Elles ont pour avantage de bien dégager les agrégats et la terre qui s’accumulent dans les caniveaux, ce qui évite la formation de zones propices au développement des herbes indésirables. Ces brosses montées sur un porteur permettent de traiter de grands linéaires.
Autre réglage : la brosse doit ‘affleurer’ le sol. Un contact trop prononcé, et la surface à désherber risque d’être abîmée ! Un contact trop superficiel, et le désherbage ne sera pas efficace. Un bon réglage est observé quand l’arrachement des adventices, après le passage de l’outil, est optimal. D’une manière générale, à l’aide d’une roue de jauge, l’utilisateur doit veiller à ce que les fibres affleurent la surface de quelques millimètres seulement.
En ce qui concerne les porte-outils mono-axe, le guidon, généralement monté sur silent blocs doit permettre au conducteur de travailler sans efforts. Là encore, tout se fait sans outil.
Question nettoyage, en condition sèche, il faut impérativement nettoyer le filtre à air. Un graissage du cardan et une vérification des niveaux journaliers suffisent.
Griffes, herses et autres châssis-pistes
Un travail mécanique et superficiel, à l’aide de différents outils attelés, permet de venir à bout des plantules et évite la germination tardive des adventices. Quelques millimètres de profondeur suffisent. Par exemple, la gamme Stab Net d’Avril travaille en entretien à 5 mm de profondeur, aussi bien en marche avant qu’arrière, et sans décompacter afin de ne pas réactiver la germination (un à deux passages par an suffisent). Au-delà, le sol est décompacté et les semences des plantes indésirables peuvent remonter en surface. Et inutile de croiser les passages, un seul suffit pour éliminer les adventices et leurs systèmes racinaires.
Fréquence d’intervention ? À tout moment. Bien qu’il faille distinguer deux opérations : la rénovation (repos végétatif) et l’entretien (reste de l’année). La rénovation correspond à un travail en profondeur et a pour but d’extirper, de remonter à la surface les indésirables et de reprendre la planéité de la surface. Cette opération peut être réalisée 2 à 3 fois en hiver. L’entretien se fait au maximum une fois par mois le reste de l’année, et correspond à un travail en surface pour ne pas recréer un lit de semences.
Autre conseil : nettoyer les outils après chaque opération. Il est recommandé de pulvériser un lubrifiant sur les ridoirs après utilisation.
Désherbage à air chaud pulsé : ne pas brûler le végétal !
Pour désherber efficacement, il ne faut surtout pas insister et brûler le végétal, mais uniquement lui donner un ‘coup de chaud’ (environ 80 °C dans l’épaisseur de la feuille). Le processus de photosynthèse sera alors stoppé. La plante se dessèchera naturellement avec un résultat visible au bout de quelques jours. En fonction des ‘réserves’ dans ses racines, l’adventice repartira plus ou moins vite. En démarrant tôt (stade plantule/jeune pousse) et avec une fréquence de passage régulière (2 à 3 semaines), la plante sera affaiblie jusqu’à son épuisement.
A ce titre, la société Ripagreen propose plusieurs désherbeurs à air chaud pulsé qui intègrent une technologie intéressante : l’outil aspire 94 % d’air ambiant, qui se retrouve mélangé avec du gaz (propane) pour créer en sortie de diffuseur une flamme technique qui se transforme ensuite en une lame d’air chaud propulsée sur plus de 40 cm. Cette chaleur intense chauffe instantanément les adventices avec un rendement supérieur ; le gain de temps et d’énergie est alors conséquent. Parmi les principaux conseils : ouvrir la bouteille de propane (1/4 de tour) une fois le détendeur vissé, travailler avec la bonne vitesse de travail (pressez les feuilles des adventices ainsi désherbées ; si l’empreinte digitale est marquée, les cellules sont correctement éclatées), maintenir le diffuseur à une distance de 20 cm au-dessus du sol, désherber en effectuant des mouvements de balayage...
Entretien simple et rapide : nettoyer avec une soufflette la grille du diffuseur et le filtre situé dans le raccord tournant.
Eau chaude et vapeur : une méthode précise
En moyenne, 4 interventions par an sont suffisantes. Les fréquences de passage annuelles peuvent aller jusqu’à 3, avec un deuxième passage à un mois d’intervalle pour plus d’efficacité. Avec ce matériel, la température et la pression sont des paramètres importants dans la réussite du désherbage. Le réglage de température (98-99 °C) se fait automatiquement après l’allumage du désherbeur.
Une formation ‘désherbage’
Preva Conseils est un organisme de formation et de conseils certifié par le bureau Veritas, en qualité de formation professionnelle. Depuis plus de 15 ans, c’est le spécialiste des formations dans le domaine de la sécurité : risques professionnels, incendie, santé au travail... Et aussi le désherbage.
- pratiquer une utilisation en toute sécurité et développer sa capacité à éviter une situation dite dangereuse ;
- impliquer et responsabiliser le personnel au travers une démarche participative avec un apport sur les techniques du choc thermique, l’efficience passe par un réglage, une maintenance et un entretien.
Destinées aux agents des collectivités et des salariés des sociétés de paysagistes, elle s’organise en intra ou inter. A l’issue de la formation Preva Conseils délivre une attestation individuelle de fin de formation sur une utilisation en toute sécurité et une attestation sur la capacité à rédiger un permis de feu.
D'autres sociétés, comme Etesia ou Hege, proposent également des outils de désherbage efficaces. Ou encore CTD Pulvérisation qui propose le Weedseeker, un système de désherbage sélectif par détection infrarouge de la végétation.
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