Comment vivez-vous la situation actuelle en tant que responsable des sports de la communauté d’agglomération du Grand Dole ?
De nombreuses informations sont données et beaucoup ne sont pas claires, voire contradictoires ! De plus, les changements liés au passage d’une zone à une autre entraînent d’importantes conséquences et
consignes loin d’être évidentes à gérer pour les gestionnaires avec notamment des
fermetures de piscines et de gymnases. Il faut également rappeler que plusieurs clusters ont été formés mais très peu dans le domaine sportif alors que nos équipements sont soumis à diverses contraintes : au niveau de la cohérence, c’est difficilement compréhensible.
Comment trouver des solutions ?
Le partage d’expérience est un atout indéniable et c’est notre leitmotiv au sein de l’association Asporta qui compte près d’une centaine de responsable des sports d’agglomérations. Nous avons notamment mis en place un forum d’échanges qui sert à transmettre les initiatives de chacun. Par exemple, certains travaillent dans des collectivités déjà situées en zone alerte maximale ou renforcée depuis plusieurs jours alors que d’autres les intègrent progressivement. Ainsi, les premiers donnent des conseils au second, partagent leurs actions, les problématiques auxquelles ils sont confrontés… Par exemple, beaucoup d’usagers viennent avec un certificat médical montrant que la nage est importante pour leurs problèmes de santé. Dans ce cas, que doit-on faire : les accepter ou les refuser ?
Les consignes transmises sont sujettes à interprétations personnelles et donc à discussion.
Que comptez-vous faire pour remédier à ces incertitudes ?
Notre objectif est de pointer un maximum de questions et demander des réponses éclaircissements directement au ministère des Sports. Nous les avons regroupées en quatre catégories : les consignes d’accès aux équipements, l’accueil des clubs, la gestion du grand public avec les accès autorisés par catégorie et la problématique des scolaires. Elles vont être transmises au ministère et nous aurons des réponses à transmettre à nos adhérents lors de notre webinaire du 6 novembre prochain. Tous les premiers jeudis de chaque mois nous allons ainsi effectuer des retours à nos membres lors de nos webinaires Asporta.
Nous ne pouvons pas rester passifs et attendre : nous devons obtenir des réponses claires pour nous organiser. En effet, les changements ne s’opèrent pas du jour au lendemain, un minimum d’anticipation est nécessaire.
Quelles sont les conséquences au niveau de la fréquentation ?
Durant l’été, les protocoles ont bien fonctionné, il faut donc trouver des solutions efficaces pour continuer nos actions de service public. Alors que les chiffres de fréquentation étaient prometteurs début septembre, ils ont très fortement chuté ces dernières semaines, notamment à cause de la communication anxiogène effectuée par la presse grand public. Nous avons lancé une étude au sein de l’association afin d’établir un bilan de la saison estivale et de la rentrée par rapport à 2019. Même si les résultats seront connus lors de notre prochain webinaire, on peut déjà indiquer que les pertes seront au moins de l’ordre de 40 %. Ces fortes baisses entraîneront forcément d’importantes conséquences pour les collectivités. Par exemple, elles disposeront peut-être d’un budget moins important pour équiper ou rénover leurs piscines prochainement.
Comment voyez-vous le futur ?
Il faut être pragmatique : tant qu’il n’y a pas de cluster formé, nous devons continuer notre activité, tout en respectant les consignes sanitaires comme nous l’avons toujours fait et inciter les clubs et le public à jouer le jeu sérieusement. Nous devons également compter sur le ministère des Sports pour être rassurant vis-à-vis des usagers en les incitant à revenir dans les piscines et les autres installations sportives.
*Asporta: Association Sport & Agglomérations