Disponible sous de multiples aspects (désactivé, balayé, imprimé, sablé…), souvent même très proche des matériaux naturels, le béton décoratif est le revêtement incontournable des sols. Esthétiques, faciles à entretenir et durables, les gammes de bétons extérieurs répondent en tout point aux exigences actuelles : économiques, environnementales et techniques.
Qu’il s’agisse de l’aménagement d’une place, d’une ligne de TCSP (Transports en Commun en Site Propre) ou tout simplement d’une rue, l’instauration d’un revêtement implique des choix, notamment en matière d’esthétisme afin de révéler l’identité d’un lieu et sa diversité d’usages. Mais aujourd’hui, dans un contexte économique difficile (concurrence étrangère, restriction des budgets municipaux, écotaxe…), la sélection de tel ou tel type de revêtement mérite d’être intégrée dans une réflexion urbaine plus large, portée à la fois sur la qualité du rendu final et la maîtrise des dépenses. D’autres paramètres entrent également en jeu : durabilité, résistance, entretien minimal, bilan carbone, proximité des fournisseurs… Des critères de sélection qui permettent aux bétons d’exprimer toutes leurs qualités. Un succès qui n’est pas étonnant au regard des chiffres. En effet, le béton c’est : 42 millions de m3 chaque année, 4 100 M€ HT de CA, 1816 centrales à béton sur tout le territoire national, 520 entreprises et plus de 15 000 salariés. Coloris, diversité des granulats, traitements de surface multiples… avec le béton, les concepteurs trouvent matière à la création. Et tous les secteurs sont concernés, en particulier les espaces verts qui voient dans le béton un revêtement efficace contre le développement interstitiel des adventices, et bien évidemment, une offre esthétique qui a tout son intérêt dans les ouvrages urbains. C’est notamment le cas des bétons décoratifs. Il s’agit ni plus ni moins de bétons hydrauliques prêts à l’emploi, conformes à la norme NF EN 206/CN, mais élaborés avec des adjuvants et des granulats spécifiques.
Des atouts en béton
Si les collectivités optent pour le béton décoratif, c’est avant tout pour sa palette de teintes et de textures qui proposent une grande liberté de conception. Parmi l’offre qui se présente aux aménageurs, une préférence est accordée au béton désactivé. Ce dernier est obtenu par pulvérisation d’un désactivant en surface du béton, à l’état frais, retardant ainsi sa prise et laissant apparaître les granulats après élimination de la couche cimentaire superficielle. La profondeur d’action du désactivant permet de révéler des granulats de différentes couleurs, des mouchetures… avec des finitions multiples. Mais bien qu’il constitue la majorité de l’offre, tout ne se résume pas au béton désactivé. Souvent mal connus, d’autres bétons décoratifs sont également disponibles, avec des textures et des applications spécifiques. Par exemple, des matrices appliquées à l’état frais permettent de mimer des matières naturelles, comme le bois ou la pierre, tout en conservant les avantages du béton. Autre atout du béton décoratif : sa durée de vie, estimée du double d’un enrobé classique. Résistant, durable, le béton est aussi un matériau facile à entretenir, avec peu de joints, sans orniérage et sans interstices propices au développement des herbes indésirables.
De la préparation du fond de forme au lissage
La mise en œuvre d’un béton requiert avant tout une couche de forme parfaitement réglée, avec une portance minimum mesurée ou estimée par l’applicateur. Seconde étape, la disposition du coffrage aux dimensions de la zone de coulage. Dans le cas d’une chaussée piétonne, le bâti et les bordures de trottoirs installés au préalable font offices de coffrage. Selon la proximité du chantier, le béton est acheminé par une goulotte, des tapis ou par le biais d’un sambron.
Du désactivant à la protection des surfaces
Immédiatement après le lissage, un produit désactivant peut être pulvérisé sur l’ensemble de la dalle. Comptez 1 L pour 4 m2 sous une pression minimum de 2 bars. L’application du désactivant va permettre de retarder la prise de la couche cimentaire superficielle (sur quelques mm).Environ 8 à 36 h plus tard, selon les conditions climatiques locales, la laitance superficielle est enlevée avec un nettoyeur haute pression, suivie d’un rinçage superficiel à l’eau claire, afin de dévoiler à fleur de béton tout l’esthétisme des granulats sous-jacents.
À l’état sec, soit environ entre 24 et 48 h après le coulage (généralement après le lavage), l’opération suivante consiste à confectionner les joints de fractionnement.
En finition, l’application d’un produit de protection, par pulvérisation ou au rouleau, permet d’empêcher la pénétration des hydrocarbures et des salissures superficielles.