Suite à l’annonce du président de la république de la mise en place d’un couvre-feu de 21h à 6h en région Ile-de-France et dans 8 métropoles (Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse) durant les quatre prochaines semaines, les collectivités et les clubs sportifs doivent s’adapter, qu’ils soient professionnels ou amateurs.
Sport professionnel : une problématique économique forte
Désormais, les matchs des équipes professionnelles ayant lieu en soirée ne se dérouleront plus devant une jauge de 1 000 spectateurs mais à huis clos. Or, cette différence pose problème pour les clubs. En effet, hormis pour le football, les budgets des autres clubs dépendent beaucoup de la billetterie et de la réception de partenaires lors des matchs.
Une jauge, même minime, permet de respecter leurs engagements vis-à-vis de leurs partenaires et ainsi maintenir un niveau de recettes.
Selon les disciplines, plus ou moins de clubs sont concernés par le couvre-feu (jusqu’à 50 % des clubs en D1 masculine de handball). Depuis hier, la majorité travaille avec les responsables des fédérations et des ligues professionnelles pour avancer le début des rencontres le week-end afin de continuer à accueillir des spectateurs.
Des clubs amateurs très inquiets
Bien évidemment, les clubs amateurs sont également fortement concernés par ces mesures. Les joueurs n’étant pas professionnels (et donc ne pouvant utiliser une attestation) ne pourront plus s’entraîner ou jouer en soirée. Un véritable coup dur pour les associations qui peinent à attirer de nouveau des licenciés depuis la rentrée de septembre. Avec la majorité des entraînements en soirée, notamment pour les seniors, les clubs devront donc faire preuve d’adaptabilité face à la nouvelle situation. Certains vont essayer d’avancer les horaires d’entraînements, mais ce n’est pas toujours facile par rapport aux contraintes de travail. Quelques responsables de clubs se posent même la question sur le potentiel arrêt des compétitions si les joueurs ne peuvent plus s’entraîner correctement la semaine… Chacun attend les consignes de leur fédération sportive
(dont certaines demandent la réouverture des gymnases) via les ligues régionales. La première a communiqué fut la Ligue Auvergne Rhône-Alpes de football : à compter du 19 octobre : « les rencontres concernant des équipes situées dans l’une des trois métropoles concernées par le couvre-feu de 21h à 6h (Lyon, Grenoble et Saint-Étienne) devront se disputer les samedis ou dimanches entre 11h et 17h30.
Une nouvelle organisation pour les responsables associatifs, mais aussi pour les services des sports qui vont devoir modifier les plannings d’accès aux différents équipements sportifs : terrains de grand jeu, gymnases, salles spécialisées…
Les précisions supplémentaires des ministres
Jeudi, Jean Castex, Premier ministre, a apporté des précisions concernant les conséquences du couvre-feu. Par exemple, pour les territoires ciblés, les mesures déjà en cours continueraient de s'y appliquer : les salles de sport resteront fermées sauf pour les enfants mineures et les sportifs professionnels. De plus, la règle visant à limiter à un maximum de six personnes les rassemblements publics ne s'appliquera qu'aux spectateurs, pas aux sportifs en tant que tels.