A bord d’un chargeur sur pneus ou sur chenilles, appelé aussi ‘skid steer loader’ par nos amis anglo-saxons, les paysagistes sont véritablement aux commandes d’un couteau suisse. Ils sont capables de charger, transporter et décharger à volonté des matériaux divers (terre, gravats, piquets…), mais aussi de remplir une multitude de fonctions grâce aux accessoires à connecter à l’avant du chargeur, allant du simple godet, de 0,2 à 1,1 m3 en moyenne, au plateau de tonte, en passant par les rogneuses de souches, les nettoyeurs haute-pression, les broyeurs ou bien encore les fourches à palettes. Les fabricants et le smodèles sont pléthores, à l'image de Bobcat, qui vient de présenter les nouvelles chargeuses Stage V Série R.
POUR QUELS TRAVAUX ?
C’est la question que doivent se poser les paysagistes tentés par l’achat ou la location d’un chargeur compact. Est-ce pour transporter de lourdes charges sur les chantiers, étaler des matériaux... ou tout simplement assurer des tâches multiples ? « C’est souvent l’accessoire qui fait vendre la machine » soutient Bernard Dewaele, directeur marketing chez Kubota Europe. « Le client a un ou plusieurs besoins spécifiques et la polyvalence fait qu’il se décide pour telle ou telle machine. Par exemple, un paysagiste va acquérir une chargeuse compacte pour charger ou décharger des plantes en pot mais il sait qu’il peut l’utiliser aussi pour déplacer des palettes, alimenter un broyeur de branches avec la benne multiservices, installer une clôture avec la tarière... » développe-t-elle. Parmi les accessoires utilisés par les paysagistes, les godets multi-services (pour charger, pousser, niveler et remblayer), les godets à abattant hydraulique (transport des branchages par exemple), les tabliers porte-fourche (transport des palettes) et les potences de levage (manutention des big bag et des charges pendulaires) sont les plus utilisés. Des fabricants proposent jusqu’à près de 200 accessoires différents pour une seule machine ! Outre la sélection des accessoires, il faut aussi que les paysagistes s’interrogent sur les modalités de transport de la machine sur les chantiers (remorque, camion). Par ailleurs, et dans tous les cas, le CACES, dépendant du tonnage de la machine, est obligatoire. Pour la conduite d’un chargeur compact à châssis rigide de moins de 2 tonnes, le CACES de catégorie A est de rigueur.
CRITERES A NE PAS NEGLIGER
Le choix des accessoires détermine les besoins en matière de débit et de puissance afin d’assurer leur fonctionnement. Une fois ces critères validés, les contraintes de dimensions et de poids de la machine finalisent la sélection du chargeur compact. « Plus une machine est lourde, plus elle aura de facilité à déplacer de la terre ou à déforester une zone » précise Elric Terver, responsable marketing chez Bergerat Monnoyeur, distributeur des chargeurs Caterpillar. Tout dépend aussi de la capacité opérationnelle recherchée, qui représente le poids maximum qu’on peut lever avec le godet tout en maintenant la stabilité qui permet l’utilisation en toute sécurité de la machine. Il est toujours recommandé de prévoir une charge maximale légèrement supérieure à la charge qu’on devra lever au quotidien.
Cependant, une question reste en suspens : chenilles ou pneus ? Là encore, tout dépend des travaux à effectuer. « Les chenilles sont adaptées aux sols meubles avec une faible portance, alors que les pneus sont à utiliser en présence de sols durs et stabilisés » rappelle Alexis Desnoyers, chef de produits gamme compacte chez JCB. La sécurité est également un point essentiel pour les opérateurs. Des chargeurs compacts bénéficient, par exemple, d’un monobras, issu des télescopiques. Il autorise donc l’accès en toute sécurité à la cabine sur le côté de la machine. Nul besoin d’enjamber l’outil frontal.
Des options peuvent aussi faire la différence. Par exemple, des fonctions électriques supplémentaires garantissent le fonctionnement d’accessoires spécifiques, tels qu’un taille-haies, une pince de rotation...
Au final, Jocelyne Sabatier, responsable marketing de Wacker Neuson, résume parfaitement ce dont a besoin un paysagiste. « La machine se doit d’être très compacte, pour se faufiler partout jusqu’à l’arrière des jardins, d’être maniable, avec un rayon de braquage faible, d’accepter une large variété d’outils hydrauliques (interchangeables depuis le siège conducteur), et d’avoir un poids réduit, afin d’être transportée sur une remorque tirée par un VUL ».
MAINTENANCE : UN PLUS POUR L'ELECTRIQUE
Tous les contrôles et graissages quotidiens s’effectuent au niveau du sol (préfiltres, filtres à huile, à air...). D’où l’importance d’opter pour une machine diesel permettant à l’utilisateur d’accéder facilement aux différents points d’entretien grâce à des cabines basculantes par vérin, de larges ouvertures de capot, des filtrations surdimensionnées... Il n’y a pas de contrôles techniques à réaliser. En revanche, il y a une VGP (Viste Générale Périodique) à effectuer tous les 6 mois, notamment lorsque la machine est amenée à réaliser du levage. Coût moyen d’une VGP : moins de 100 € TTC/machine.
Si les motorisations diesel sont pléthores, des fabricants se démarquent en proposant des versions 100 % électriques. Ces modèles, qui offrent une autonomie d’environ 4 heures grâce à des batterie proches de 14 kW, s’affranchissent d’un bon nombre de points de contrôle, hormis le graissage. Les chargeurs électriques sont donc moins onéreux en entretien.