La lettre ouverte du mouvement sportif à destination du Président de la République afin de lancer un SOS « Sport en détresse » a beaucoup fait parler depuis lundi… alors que le nouveau confinement n’était pas encore officiel ! Denis Masseglia, président du Comité National Olympique et Sportif revient sur cette initiative tout en évoquant le futur du monde sportif amateur.
Pourquoi avoir décidé d’écrire cette lettre ?
Lors de réunions en visio-conférences avec les différentes fédérations sportives olympiques et non olympiques, les responsables ont transmis de nombreux témoignages de clubs évoquant la fermeture de gymnases non annoncée et l’annulation de compétitions sans justification… Ces exemples démontrent le manque de considération pour le sport, secteur qui n’est presque jamais évoqué contrairement à la culture, d’où la volonté de tirer la sonnette d’alarme avec cette lettre.
Êtes-vous inquiets pour les clubs sportifs ?
Évidemment car il n’y a pas que le sport professionnel et les clubs employeurs. En effet, sur les 150 000 associations sportives, 130 000 sont animées exclusivement par des bénévoles et sont donc exclus des dispositifs d’aides prévus. Ces clubs sont en danger et peuvent rapidement disparaître. C’est pourquoi le mot détresse est pleinement adapté à cette situation. Au niveau des licenciés, nous savons, qu’en moyenne, les clubs déplorent déjà plus d’un quart d’adhésions en moins. Nous sommes en train de lancer une enquête spécifique afin d’obtenir des chiffres plus précis auprès des différentes fédérations et de leurs clubs.
Par ailleurs, un éventuel couvre-feu le week-end ou un reconfinement (l’interview a été réalisée le 27 octobre, ndlr) entraînerait un arrêt brutal des compétitions amateurs et nous sommes forcément très inquiets par cette situation.
Quelles sont les solutions pour l’avenir ?
Nous savons qu’il va falloir apprendre à vivre avec le virus, et nous avons entrepris un maximum de démarches et de précautions depuis plusieurs mois, notamment en mettant en place un protocole sanitaire très stricte. Le sport organisé favorise la construction humaine, notamment en créant l’identité d’un enfant et en lui apprenant à respecter des règles. Le moteur d’un bénévole c’est la transmission vis-à-vis des plus jeunes. Si de nombreux clubs disparaissent, nous allons le payer et ce sera trop tard…