L’engazonnement des cimetières est l’une des solutions pour limiter le désherbage et végétaliser ces espaces aux surfaces minérales et imperméables. Allées, contre-allées, jardins du souvenir, concessions en attente… ces sols souvent pauvres, aux conditions agro-limitantes nombreuses, peuvent être enherbées avec des mélanges de gazons, à base d’espèces de graminées peu poussantes, rustiques et adaptées à des sols secs et pauvres, demandant alors un entretien limité à 4 tontes en moyenne par an.
Enherber plutôt que désherber
Des mélanges de gazons adaptés à la végétalisation des allées, notamment secondaires, sont à votre disposition. Au niveau des inter-tombes trop étroites (largeur inférieure à 30-25 cm), ils sont cependant déconseillés car le passage de la tondeuse ou la débroussailleuse y est difficile. Dans ces cas-là, privilégiez la plantation de vivaces couvre-sols ou l’installation de tapis de sédums. Voici plusieurs mélanges adaptés à la végétalisation des allées et autres surfaces où le passage de la tondeuse et de la débroussailleuse est possible :
- le mélange Routemaster Three de Masterline, de type extensif : il est composé de petites fétuques et de Poa reptans très rustique, pour une excellente pérennité. L’ajout de Ray-grass anglais 4Power et le pelliculage de semences Turbo (propagules de mycorhizes) favorisent l’installation rapide du gazon et une excellente tolérance aux divers stress (maladies, sec, chaleur, humidité…). Entretien léger selon l’objectif visuel désiré : tonte 4 à 6 fois/an (type engazonnement) ou fauche 1 à 2 fois/an (type prairial) ;
- le mélange ‘Voirie’ des Gazons de France, constitué de graminées fines peu poussantes et à faible entretien, dont du ray grass anglais gazonnant, de la fétuque ovine et des fétuques fines de type rouge ½ traçante et gazonnante. Cette composition est très bien adaptée au reverdissement des sols pauvres comme ceux des cimetières, mais aussi des parkings, concassés…;
- le mélange ‘faible entretien’ de Barenbrug, parfaitement adapté à la végétalisation des espaces fréquentés par le public. Le Ray grass anglais RPR, traçant, va coloniser le sol pour permettre à la fétuque ovine et au Koeleria macrantha de s’installer. En sol pauvre, ces deux graminées offrent un couvert végétal esthétique et résistant aux conditions agro-environnementales difficiles ;
- des mélanges de graminées et de vivaces sauvages, à l’instar de ceux proposés par Nungesser Semences (généralement en proportion 90 % de graminées sauvages et 10 % de fleurs sauvages pour un couvert bas). Élaborés à partir d’espèces locales, les mélanges sauvages sont particulièrement favorables à la biodiversité, en étant très mellifères et nectarifères.
Pour réussir l’engazonnement des sols pauvres, plusieurs prescriptions sont à respecter, notamment les périodes de semis : au début du printemps et à l’automne. C’est donc le moment d’engazonner vos cimetières !
D’autres techniques et solutions de végétalisation
- Engazonnement par hydromulching
- Installation de tapis et de fragments de sédums
- Plantation de vivaces couvre-sols
- Plantation d’arbres et d’arbustes mellifères
Anticiper la végétalisation des cimetières
Face à l’évolution des réglementations, pour une prise en compte renforcée de l’environnement, les pratiques changent et tendent vers une gestion raisonnée des espaces, favorable à la biodiversité et à des ressources « saines » (eau, sol…). C’est ainsi que la loi Labbé, désormais englobée dans la loi LTE, a limité l’usage des produits phytopharmaceutiques par les collectivités pour gérer les JEVI (Jardins, Espaces Végétalisés et Infrastructures), exception faite des cimetières et des terrains de sports. Mais pour combien de temps encore ? En effet, il est très probable que, d’ici peu, les produits phytosanitaires ne soient plus acceptés pour gérer ces zones sous contraintes. D’où la nécessité d’anticiper la végétalisation des cimetières.