Quel travail avez-vous effectué avec les clubs de haut niveau de la Métropole ?
Mi-octobre, nous avons reçu les clubs sportifs professionnels afin de dialoguer avec eux sur les impacts organisationnels liés au couvre-feu et plus généralement à la Covid-19. L’objectif de ce temps d'échanges était de les accompagner au mieux face aux divers enjeux et principalement les adaptations nécessaires pour que les clubs puissent continuer leur activité et organiser leurs compétitions. Par exemple, en échangeant sur le dimensionnement des jauges de spectateurs et le réagencement des espaces réceptifs.
Dans un premier temps, pour la majorité des clubs, les matchs ont été maintenus, mais avancés dans les plages horaires autorisées en amont du couvre-feu. Depuis, de nouvelles mesures encore plus strictes ont été annoncées par le Gouvernement, avec un reconfinement de la population synonyme de huis clos total lors des matchs.
Quelles sont les conséquences pour les clubs ?
De manière générale, ils se sentent délaissés par le gouvernement car le sport n’est pratiquement jamais évoqué. Ils ont déjà dû encaisser une baisse significative de leurs adhésions : entre 10 et 15 % pour les sports extérieurs et environ 30 % pour les sports en salle. Certains dirigeants espéraient en récupérer une partie sur la durée, notamment en janvier. Désormais, avec ce deuxième confinement, cette stratégie est plus que compromise.
De plus, il faut bien avoir en tête qu’hormis pour le football, 60 à 70 % des recettes des autres clubs de haut-niveau proviennent de la billetterie (grand public et partenaires avec diverses prestations). Ainsi, ces huis clos entraînent des pertes financières considérables et il va donc falloir trouver des solutions pour pérenniser leurs activités. En effet, il faut du temps pour construire un club de haut-niveau au sein d’un territoire, mais il peut très vite disparaître…
Quelles seraient les solutions ?
Du côté de l’Agglomération nous essayons de les aider au maximum, notamment en maintenant les subventions et d’effectuer des remises pour les clubs qui nous payent des loyers (salles, location de lignes d’eau dans les piscines…). Toutefois, ils ont besoin davantage d’aide du point de vue économique. Nous leur avons conseillé de se rapprocher de leur fédération sportive respective afin d’évoquer d’éventuelles solutions : demander un fonds spécifique à l’Etat, mettre en place à un système de chômage partiel pour les sportifs afin d’alléger leurs charges, trouver un diffuseur pour recevoir des droits TV… Nous avons prévu d’organiser une visioconférence la semaine prochaine avec l’ensemble des clubs afin de faire le point avec eux et voir s’ils ont besoin de nous pour appuyer leurs demandes.
Il est nécessaire que l’Etat considère le sport comme un acteur de l’économie française. Dans le cas contraire, plusieurs clubs ne survivront pas à cette crise et ce ne sera pas un bon signal alors que le pays va accueillir les JOP en 2024.